Grosse année de science-fiction. Après Gardiens de la galaxie 2 et Life, Alien Covenant. Suite directe de Prometheus, le film devait constituer un retour a la source de la saga selon son réalisateur Ridley Scott. Après le désastre critique Prometheus, Alien Covenant ne fait pas mieux et enfonce encore plus la saga dans une rationalisation forcée.
La continuité dans l’incompréhension
Alien Covenant ne démarre pas comme on pouvait l’imaginer, et c’est peut-être la seule chose réussie du film. La scène d’introduction est un excellent moment qui amplifie un personnage de Prometheus et aborde des thèmes bien connus des œuvres d’anticipation sur la vie robotique. C’est presque une incursion de Blade Runner dans Alien. Sauf qu’on ne veut pas Blade Runner, on veut Alien, et Ridley Scott a l’air d’avoir totalement perdu ça de l’esprit. La suite du film empile incohérences de scénario aux facilités d’écritures impardonnables et aucun approfondissement de personnage. Les événements se passent, mais on a aucune attache à l’équipage, on ne connaît pas ou peu les liens entre eux. Aucun acteur n’est en cause, ils font ce qu’ils peuvent avec ce qu’on leur donne : c’est-à-dire rien.
Alien, le monstre mystérieux expliqué
Le pire est définitivement la pente que prend le film comme axe scénaristique. Scott a décidé de donner une genèse « rationnelle » au fameux monstre, et d’expliquer son existence. L’idée pourrait être intéressante si la mise en scène possédait l’âme suffisante pour lui donner une profondeur, mais le film ne fait que suivre son fil narratif, jusqu’à perdre complètement de vue ce qui faisait la force des précédents opus. Ridley Scott pioche à droite à gauche, empile tout ça sans jamais se demander si c’est pertinent. Au final, le film loupe tous ses effets, tire sur des ficelles bien trop grosses et prévisibles, répète ce qui a déjà été fait et n’apporte au final rien d’important à cet univers et à la mythologie du xénomorphe. Le peu de chose qui pourrait densifier ce qui a déjà été raconté est bâclé, balancé à la va-vite et expliqué par quelques lignes de dialogues. Ce film nous donne encore la preuve que Ridley Scott a perdu toute inspiration et réalise en roue libre. Alors quand il veut enchaîner très vite avec la suite, on s’attend au pire.