Le championnat du monde de London 2017 promettait dès le début d’être spécial. En effet, en athlétisme, c’était la fin programmée de 2 champions : Mo Farah et la légende Usain Bolt. Rien ne s’est passé comme prévu pour la foudre. On aura donc souffert avec le Jamaïcain, rêvé avec deux jeunes Français (PAB et Mayer), rigolé avec la mascotte, et découvert des athlètes. Retour sur ces moments de sport qui font vibrer.

La fin des héros

• USAIN BOLT • Usain Bolt, comme beaucoup de légendes du sport, n’est pas sorti par la grande porte lors de ce championnat du monde. Sur 100M face à Justin Gatlin, la foudre a frappé, mais pas dans le sens où tout le monde l’attendait. L’Américain remporte la course devant son compatriote Christian Coleman et Usain Bolt est 3e ! Le champion de monde de London 2017 se prosternera devant Bolt, et malgré les sifflets c’est lui qui ramène l’or.

On attendait tous alors ce relais Jamaïcain 4X100, est-ce que l’équipe offrirait à Bolt une belle fin ? Cette fois encore c’est raté ! Dans ce relais, il y avait aussi les Britanniques et les Américains en sérieux prétendants. London a donc exulté en voyant Nethaneel Mitchell-Blake franchir la ligne d’arrivée en 1er alors que Chris Coleman arrive 2e pour cinq centièmes (37″47 contre 37″52). Mais alors où sont les Jamaïcains ? Ils ne sont pas 3es, car à la stupéfaction de tous, Bolt s’écroule et ne termine pas la course. Les Japonais prennent donc le bronze en 38″04. Les Français eux terminent 5e.

• MO FARAH • Pour Mo Farah, tout avait bien commencé devant son public. Il a remporté le 10 000m en 26’49″53. La médaille d’argent revient à l’Ougandais Joshua Cheptegei, en 26’49″94, et celle de bronze au Kényan Paul Tanui, en 26’50″60. La deuxième course de Mo ne s’est malheureusement pas aussi bien passé. Sur le 5 000m, il a été bien cadré par l’équipe éthiopienne. C’est Muktar Edris Edris qui remporte l’or en 13 min 23 sec 79/100e, devançant Farah (13:33.22). Le bronze revient à l’Américain Paul Kipekemoi Chelimo.

Des Français en or

• PIERRE AMBROISE BOSSE • Pierre Ambroise Bosse ou PAB c’est l’athlète français qui nous fait rire depuis longtemps. Avec son chat RABS, il est devenu, au fil des ans, le coureur que tout le monde aime bien. Le 8 août, PAB est devenu, incroyable, mais vrai : le champion du monde sur 800M. Il n’avait pas de tactique de course, mais il a lancé un sprint final qui a bien surpris ses adversaires. Par la suite, Pierre Ambroise nous a régalé d’une interview surréaliste avec Nelson Monfort et d’une Marseillaise revisitée lors du podium.

• KEVIN MAYER • Lui était favori de sa discipline, malgré tout il aurait pu passer à côté. Le décathlon a très bien démarré pour le jeune homme puisqu’il était déjà en tête au bout de trois épreuves. Il a d’ailleurs battu ses propres records : 100 mètres haies, 100 mètres (alors qu’il arrive 4e en 10″70) et 400 mètres. À la longueur, il réalise, au dernier essai, sa meilleure performance de la saison avec un saut à 7M52. Le seul moment d’angoisse fut l’épreuve de la perche où il aurait pu tout perdre. Il s’en sort au dernier essai en franchissant 5,10M. Sur la dernière épreuve, le 1.500 m il aurait pu battre son record de France, mais préfère assurer en 4 min 36 sec 73/100e. Il devance deux Allemands : Rico Freimuth et Kai Kazmirek.

• YOHANN DINIZ • London 2017 restera aussi à jamais graver dans la mémoire du marcheur de 39 ans. On se souvient tous de sa terrible course des Jeux Olympiques de Rio 2016, où suite à des problèmes gastro-intestinaux il avait fini 8e en 3 h 46 min 43 s au bord de l’évanouissement. Dans la capitale anglaise, l’homme de la Poste, se sentait très bien, il s’est d’ailleurs détaché du peloton très vite, dès le 3e km. Au 35e km il avait déjà plus de 4 minutes d’avances sur ses poursuivants. Malgré un carton rouge à mi-parcours, qui lui a sûrement fait ralentir sa cadence, le Français devient médaille d’or en 3h 33m et 11s.

Mélina et Renaud en bronze

Renaud Lavillenie on le connaît tous, c’est un de nos champions, enfin du moins dans notre cœur. En effet, il n’a jamais gagné l’or, mais il ne semble pas s’en émouvoir plus que ça : « Je préfère avoir cinq fois une seule médaille qu’une fois l’or ». C’est l’Américain Sam Kendricks, tout à fait détendu, qui a décroché le titre. Le Français a échoué deux fois à 5.95 m et avait tenté le tout pour le tout à 6.01, mais rien n’y a fait. Piotr Lisek avait passé 5.89 à son premier essai, c’est donc lui qui obtient l’argent.

(S.Boue/L’Equipe)

Rien ne semblait pouvoir atteindre la Croate Sandra Perkovic en ce dernier jour de mondial. Si longtemps dans le concours on a cru que la vice-championne olympique du disque, Mélina Robert-Michon, pouvait décrocher l’or, ça sera finalement l’Australienne Dani Stevens. Avec un lancé à 66.21 m, Mélina offre la cinquième médaille au camp français dans ces Mondiaux de London 2017.

Le duel féminin

Mon coup de cœur dans ce London 2017, c’est l’Ivoirienne Marie-Josée Ta Lou. Lors de la finale du 100M, la native d’Abidjan avait loupé l’or, chipé par l’Américaine Tori Bowie. Pour le 200M, elle finit encore seconde. Cette fois c’est la Néerlandaise Dafne Schippers qui prend l’or et conserve ainsi son titre. La course fut très serrée puisque Schippers s’est imposée avec seulement trois petits centièmes d’avance.

L’histoire de ce London 2017

Sally Pearson n’avait pas à effectuer les 10 travaux d’Hercule comme les décathloniens, mais elle revient de très loin. En juin 2015, au meeting de Rome, l’Australienne se blesse très sévèrement à un poignet. Suite à ses multiples fractures, elle ne participera pas aux mondiaux de Pékin. Alors qu’elle s’était remise sur pied pour les JO de Rio, elle se blesse, aux ischio-jambiers et aux tendons d’Achille, et termine sa saison sans Jeux. Le 12 août, la trentenaire prend le départ du 100M haies plus déterminée que jamais. Elle remporte l’or en 12 »59 devant Dawn Harper-Nelson (12 s 63) et Pamela Dutkiewicz (12 s 72). Alors qu’on attendant plutôt la recordwoman du monde, l’Américaine Kendra Harrison, elle, ne se classe que 4e. C’est le second titre pour l’Australienne, après Daegu en 2011.

Making of

London 2017, c’est aussi une mascotte un peu loufoque, un peu dans l’esprit de PAB. Hero est une sorte de hérisson rose est là pour divertir le public même quand il ne se passe rien. On a pu la voir titiller Usain Bolt, faire des pâtés avec une petite fille, ou essayer (à sa façon) les différentes installations du stade.

L’Américaine Inika McPherson, athlète de saut en hauteur, a elle, fait plus parler par son physique que par sa performance. Je vous laisse admirer !

Parfois, on peut louper un virage, la Kényane, Beatrice Chepkoech, elle, s’est trompée de chemin. En finale du 3000 m steeple, elle a dû faire demi-tour, car elle avait oublié de passer la rivière. Elle finira quand même honorablement sa course, en terminant 4e. Ce sont les Américaines Emma Coburn et Courtney Frerichs qui font 1e et 2e. La dernière marche du podium est pour la Kényane Purity Cherotich Kirui, en 9’02″58.

London 2017 : un mondial d’athlétisme particulier

par Aliénor Perignon Temps de lecture : 6 min
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