En 1982 sortait, Blade Runner de Ridley Scott. 35 ans après, Denis Villeneuve reprend le flambeau avec Blade Runner 2049. La responsabilité était lourde, les attentes élevées, car ce n’était pas n’importe quel film de Science Fiction. Le réalisateur canadien, qui avait déjà signé une magnifique œuvre SF avec Premier Contact, était donc le plus à même de ne pas décevoir les fans. Qu’en est-il vraiment ? Verdict sur la version 2017 de notre futur.
Blade Runner 2049 : Rien que pour vos yeux
S’il y a bien une chose qui définit Blade Runner 2049, c’est sa beauté. Le directeur de la photographie, Roger Deakins, éblouit le spectateur avec une lumière splendide, tandis que Dennis Gassner, responsable de la production design n’est pas non plus en reste. Le film passe des tons froids d’une ville urbaine, LA est en bleu et noir, au ton chaud d’une ville apocalyptique. Las Vegas n’a plus le lustre d’antan, mais fait un très bon paysage lunaire. La société consumériste qui se baladait dans cette ville de débauche est maintenant partie pour Los Angeles où les néons clignotent en hologrammes géants. Tout est à vendre, les corps et les marques s’étalent (coucou la pub pour Sony et Peugeot). Le film passe tel un rêve où le flux d’images nous hypnotise. On ne trouve donc rien à redire au cadrage et à la mise en scène de Denis Villeneuve qui signe avec Blade Runner 2049 un film aussi beau que le Ghost in the Shell de Rupert Sanders ou encore Nocturnal Animals de Tom Ford.
Denis Villeneuve a rompu le contact
Côté acteurs, Blade Runner 2049, avait tout pour plaire. Curieusement, ce ne sont pas les deux protagonistes qui nous aurons le plus marqué. Si les afficionados de la première heure seront contents de retrouver Harrison Ford, son apparition n’a rien de transcendante et que dire de Ryan Gosling… Ryan normalement c’est le chouchou, le mec qui a tué le game avec La La Land, Drive and co, mais pas là. Ok il joue l’agent K qui est un robot, mais quand même ! Non celle qu’on a adoré c’est justement celle qui est la moins humaine : Ana de Armas dans son rôle de Joi. Justice ne sera sûrement pas non plus rendue à Jared Leto, vu son temps d’antenne, mais il campe un méchant qui, lui, file de vrais frissons ! Autre gros problème du film : son rythme. Contemplatif pendant 1H30, le spectateur attend la fameuse rencontre tant promise. Une fois celle-ci effectuée le soufflet retombe. Il y a énormément de scènes vides d’actions et la beauté des décors ne peut suffire à combler ce manque. Blade Runner 2049 ne réussit pas à émouvoir et pourtant, on aurait bien aimé, car après tout un bébé sauveur de l’humanité, ça aurait pu être tellement bouleversant !