Le film Churchill de Jonathan Teplitzky revient sur les six jours précédant le Débarquement des troupes alliées en Normandie. Le réalisateur brosse le portrait d’un grand homme en proie aux doutes : le Premier ministre britannique Winston Churchill. Si la Seconde Guerre mondiale est un sujet mainte fois utilisé au cinéma, cette anecdote de l’histoire, racontée par le cinéaste, éclaire d’un nouveau jour cette période.
Churchill vs Ike : l’art de la guerre
Le film se concentre sur le Premier ministre britannique, mais il s’intéresse aussi à un autre homme : Ike Eisenhower (magnifiquement interprété par John Slattery). Deux hommes s’affrontent, deux visions de la guerre. Lors de la première rencontre entre Ike, Churchill, Brooke et le roi d’Angleterre pour préparer le débarquement, le Premier ministre commence à exprimer ses craintes. Alors que tout le monde pensait être d’accord, voilà qu’une voix s’élève. Churchill s’inquiète en effet des pertes d’une telle opération. L’homme ne cesse qu’il faut apprendre de ses erreurs. Il fait référence au débarquement raté de Gallipoli en 1915 qui fut un échec cuisant pour lui. Churchill tout au long du film n’abandonne pas son idée même si Eisenhower porte le projet Overlord. Le Premier ministre ira même lui annoncer à l’Américain qu’il a pour projet d’embarquer avec le roi sur un navire pour la Normandie. Churchill respecte beaucoup l’homme qui lui fait face, mais il ne peut se résoudre à laisser tomber. Pour l’Anglais, il doit être avec les hommes au combat, il rechigne à ne faire que de la politique, comme on lui demande. C’est pourquoi beaucoup de personnes dans son entourage le trouvent fou et lunatique. Prier pour qu’il pleuve afin de stopper le débarquement peut, en effet, sembler être un geste désespéré.
Un vieil homme bien entouré
Un biopic, c’est un homme ou une femme (cf Jackie), mais c’est bien plus que ça en fait. Dans la vie du Premier ministre britannique, l’intime est infiniment lié au politique. Brian Cox, qui interprète Winston Churchill, est admirablement secondé par Miranda Richardson qui joue sa femme Clemmie. Le grand homme lutte contre l’alcoolisme et une terrible dépression dans laquelle l’a plongée l’après Première Guerre mondiale. Sa femme sera son pilier. Les rapports entre les deux personnages sont tumultueux, mais passionnés, à l’image d’une scène où elle le claque. Clemmie rassure son mari dans une période assez difficile. Cet homme vieillissant, politiquement dépassé, a quand même le profond respect de son roi. George V va convaincre, Churchill de ne pas se rendre au débarquement. C’est même Clemmie qui va demander au roi d’intervenir. On découvre donc dans le film de Jonathan Teplitzky, un homme colérique, mais capable de bonté. Sa relation avec sa secrétaire en est symptomatique. Plusieurs fois, il la reprend violemment, mais quand il apprend que son compagnon est au front, il va se renseigner sur sa position pour rassurer la jeune femme.
48h avant le Débarquement, un homme doute.
Le 31 mai, vous avez rendez-vous avec lui : #Churchill. pic.twitter.com/2wKbeB9L9H— UGC DISTRIBUTION (@ugcdistribution) 24 avril 2017