#CrashTest : Dying Light (PC)

Les polonais de Techland se sont fait remarquer en 2011 avec Dead Island, qui a été plutôt bien accueilli, puis son extension Riptide en 2013. En ce début d’année 2015, Techland remet le couvert avec Dying Light, qui va cette fois mixer le bon vieux jeu de zombies avec un gameplay faisant la part belle au Parkour (le fait de se déplacer rapidement dans un milieu urbain), un peu comme un certain Mirror’s Edge.

Vous êtes donc Kyle Crane, agent parachuté au beau milieu de la ville turque Harran, et vous devez aller chercher un document important. La ville a toutefois un léger souci : la zone est sous quarantaine depuis l’arrivée d’un mystérieux virus.

Après une introduction forte en émotions, vous voilà parachuté (au sens figuré cette fois) dans cette ville qui n’offre que quelques havres de paix isolés. Après quelques missions principales faisant office de didacticiel plutôt bien ficelé, un cycle jour/nuit et divers événements générés aléatoirement prennent place.

Le chasseur …

Le jour, vous êtes le chasseur : les ennemis seront parfois des pillards (généralement avec des armes de mêlée, mais vous pourrez tomber sur des gens utilisant une arme à feu de temps à autre), mais surtout des zombies assez balourds. Leur manque d’agilité rend le parkour utile pour éviter l’affrontement ou se repositionner. N’oubliez pas que le nombre est leur force, alors ne vous faites pas encercler!

… est chassé

La nuit, toutefois, vous êtes beaucoup plus vulnérable. D’une car l’obscurité n’est pas qu’un simple filtre bleu sur l’image, mais la vraie obscurité : vous devrez utiliser la lumière « naturelle » et votre lampe torche pour vous frayer un chemin. Les pillards sont dans leurs tanières, ce qui vous permet d’aller chercher les parachutages nocturnes. Vous avez toutefois un très gros problème : des chasseurs nocturnes rapides, assez agiles, et particulièrement résistants. Vous n’avez pas envie de les affronter, vous pourrez seulement les ralentir grâce à une lampe UV et une excellente utilisation du terrain. Le jeu se transforme alors en jeu d’infiltration : les cônes de vision des chasseurs sont visibles sur votre mini-carte. Restez dedans 2-3 secondes, et ils vont signaler à tout le monde que c’est l’heure du dîner !

Vous pouvez vous reposer la nuit pour passer directement au jour, et inversement. Certaines missions doivent toutefois être réalisées la nuit. A vous de bien gérer votre temps !

De petites attentions pour le joueur

Techland s’essaie à l’open-world, qui a été la grande mode de l’année 2014 … Et s’en tire plutôt bien.
Les événements aléatoires permettent de dynamiser la partie. En effet, selon le moment dans la journée et le lieu (jour/nuit, lieu offrant plus ou moins d’échappatoires, lieu bourré de zombies…), vous aborderez ces événements d’une certaine manière. Ils sont optionnels, mais apportent des bonus plutôt utiles pour la suite.

Le jeu divise le gain d’expérience sur trois arbres de compétences : l’agilité (utiliser l’environnement à son avantage pour tuer ou se déplacer), la force (taper, tirer, tuer !) et la survie (faire des missions, des évènements … Et survivre la nuit !), chaque arbre de talent permettant de jouer Crane comme on l’entend. Les armes à feu arrivent vers le deuxième tiers de votre partie, et vous verrez que l’arme à feu est une bénédiction (incassable contrairement aux armes de corps à corps, beaucoup plus simple pour tuer les pîllards qui peuvent esquiver et parer vos attaques de mêlée, et se débarrasser de zombies un peu trop dangereux en face à face !) … et une malédiction (ça fait beaucoup de bruit, interdisant son utilisation la nuit et limitant son utilisation le jour!)

Bonus : Le jeu dispose, comme son grand frère Dead Island, d’un système de crafting. Combinez des trucs, et vous avez des armes assez sympatoches!

Quelques imperfections …

Les quêtes secondaires sont plutôt bateau. Certaines se démarquent bien (une mission de nuit où il faut escalader un pont infesté de zombies pour récupérer des grosses ampoules à UV pour protéger les campements ? J’achète !), d’autres beaucoup moins (« Va chercher des fleurs à l’autre bout de la carte, lol »).
L’histoire est assez bien faite, mais on aurait souhaité des personnages un peu plus développés.
Le système de crafting est cool, mais assez anecdotique.
Dying Light consomme pas mal de ressources. Il est beau, la distance d’affichage est loin d’être mauvaise, mais il mettra probablement en difficulté votre machine (Un PC milieu de gamme de 2 ans le fera tourner en Medium, avec quelques ralentissements).

Une durée de vie honnête

Comptez une bonne douzaine d’heures pour compléter le petit dernier de Techland en vous focalisant uniquement sur l’histoire. Comptez plutôt 50 pour ajouter à cela la grande majorité des missions secondaires. Un mode multijoueur, plutôt anecdotique, est présent. Le mode coop est aussi assez sympa à jouer, mais il réduit le stress infligé au joueur pendant la nuit. La rejouabilité est faible, du fait de la linéarité de l’histoire (vous aurez fait le tour en une ou deux parties …). Au final, pas mal, pour un jeu vendu à 30-50 € selon la crèmerie que vous allez visiter.

Prenez Dying Light si …

- Vous adorez les jeux de zombies, surtout si vous avez aimé Dead Island.
- Vous avez aimé Mirror’s Edge et regardez Yamakasi en boucle.
- Vous aimez vous stresser un peu de temps en temps (le gameplay de nuit est assez jouissif, et pas mal de moments dans le mode histoire mettent de jolis coups de pression)

- Vous aimez l’Horreur avec un grand H : ceux qui vous mettent mal à l’aise du fait de l’ambiance malsaine qui y règne et des situations d’urgence, pas parce qu’il utilise des jump scares à répétition (pour faire un parallèle cinématographique, vous aimez Silent Hill et pas Destination Finale).

Ne prenez pas Dying Light si …

- Votre machine ne tient pas la route. Il vous faudra une bécane assez honnête pour ce jeu. A noter qu’il existe aussi sur consoles de salon.
- Vous êtes cardiaque, et avez tendance à mouiller votre pantalon à la première occasion.
- Vous pensez jouer comme dans Left 4 Dead ou le mode Zombies de Call of Duty.

François-Xavier Cornillet