Echec et mat. Pour la quatrième fois consécutive, le PSG est éliminé en quart de finale de Ligue des Champions (2-2, 0-1). Battu logiquement par Manchester City à l’Etihad Stadium au terme d’un match très décevant, cette fois, Paris n’a pas d’excuse.
L’avant match et l’annonce de la composition d’équipe n’annonçait déjà rien de bon. Et on n’a pas été déçu. Enfin si, justement. Optant pour un 3-5-2 inédit, Laurent Blanc a tenté. Il s’est tiré une balle dans le pied. Et à juste titre, les critiques vont fuser.
Serge Aurier en défense centrale au coté de Marquinhos et Thiago Silva, Grégory Van der Wiel sur le côté droit et la paire Thiago Motta, Adrien Rabiot à la récupération. Tel était le… Paris du coach du club de la capitale. Plus que le changement de dispositif en lui-même, c’est le timing qui surprend. Pourquoi essayer cette formation en quart de finale retour de Ligue des Champions ? Un coup de poker pour un fiasco retentissant, un échec.
Un échec tactique
Dès l’entame de match, le PSG semble perdu dans son organisation. Aurier en est la parfaite illustration. Totalement à contretemps, l’Ivoirien ne trouve pas ses repères et rate beaucoup face à un City démarre pressant. Pourtant, la première occasion est Parisienne. D’un coup-franc puissant, Zlatan Ibrahimovic oblige Joe Hart à claquer une jolie parade (16è). En milieu de première période, le club de la capitale va osciller entre 3-5-2 et d’autres systèmes de jeu inconnus, parfois risible.
Les Mancuniens vont donc en profiter. Agüero par deux frappes non cadrées va apporter le danger sur le but de Trapp (23è et 24è), avant d’obtenir un penalty indiscutable, sur lequel le portier Allemand du PSG, à la faute, aurait pu voir rouge. Mais le niveau était tellement élevé ce mardi soir, que le Kun a tiré à coté (29è). Lui, si souvent précis. La première mi-temps se termine sur une dernière frappe de peu à côté de Navas (40è) et la blessure de Thiago Motta (41è). L’Italien aggravera presque sa blessure alors que Lucas n’était pas prêt à rentrer, le PSG a eu tout faux. De bout en bout.
Au retour des vestiaires, Paris revenu dans son 4-3-3 classique obtient un bon coup-franc tiré par Ibra et une nouvelle fois stoppé par Hart (48è). Javier Pastore, entré à la place d’un Aurier fantomatique (61è), aura eu le mérite d’apporter un peu d’envie et de combativité sur le terrain. Mais le deuxième acte est terne, décevant, malgré quelques demies occasions, comme cette tête de Thiago Silva sur corner, bien repoussée par le portier Anglais (65è).
Puis De Bruyne a surgi. Comme à l’aller, le Belge marque d’une superbe frappe enroulée à l’entrée de la surface, au terme d’une belle séquence de jeu des Skyblues (76è). Peut-être la seule du soir, toutes équipes confondues. Cavani encore en grande difficulté ratera un face-à-face avec Hart qui sonnera la fin des illusions Parisienne (80è). Score final : 1-0.
Festival de déchets techniques pour un match décevant
Souvent, les grandes équipes élèvent leur niveau dans les matchs importants. Pourrait-on alors en déduire que le PSG n’est pas une grande équipe ?
Les fervents défenseurs Parisiens diront que le club de la capitale a eu la possession de balle 62 % du temps. Mais à quoi sert une possession stérile et inoffensive. Pour preuve, City a tiré deux fois plus que Paris.
Incontestablement, les choix d’avant match ont tué Paris et en conférence de presse, Laurent Blanc s’en tiendra comme premier responsable : « Je prends la responsabilité de cette élimination. Je ne me débine pas ». Un véritable échec pour le coach Parisien.
Mais ce que nous retiendrons surtout, c’est ce festival de déchets techniques et cette incapacité de jouer à son niveau, lors de la double confrontation, la plus importante de la saison. Et sur le plan individuel, la déception est immense. Entre un Di Maria transparent, un Ibra décevant et un Cavani d’une faiblesse inouïe, les individualités n’auront pas répondu présentes. Pire, elles n’auront pas joué avec l’intensité nécessaire d’un match de ce niveau. On peut passer à côté d’un match, mais de deux, cela devient plus problématique. Toujours est-il qu’à l’heure actuelle, le Paris Saint Germain a certainement d’ores et déjà raté sa saison.
Dans l’autre quart de la soirée, Ronaldo avait promis un match retour historique au public Madrilène, et le Réal, lui, n’a pas déçu. S’il veut prétendre être un grand d’Europe l’an prochain, le PSG devra faire preuve de moins de suffisance et d’arrogance. Car ce mardi soir, nous étions plus proches d’un quart de finale de Coupe de France que de Ligue des Champions. Et encore.
Marius Schneider