Dans un précédent article, je me demandais si voter avait encore un sens. Je le concluais en disant que je continuerai à voter, même à travers un vote blanc. Il y a quelques jours, le gouvernement a publié les questions-réponses concernant l’élection présidentielle de 2017. L’une d’entre-elles a donc tout naturellement retenu mon attention : « Votes blancs, votes nuls, comment sont comptabilisés les suffrages ? ».
Abstention, vote blanc et vote nul : quelle différence ?
L’abstention consiste à ne pas participer à une élection ou à des opérations de référendum. En somme, elle traduit soit un désintérêt total pour la vie publique, soit un choix politique actif consistant à ne pas se prononcer afin de montrer son désaccord. Ces dernières années, elle semble davantage traduire une crise de la représentation et pose clairement la question de la légitimité du pouvoir politique élu avec une faible participation.
Le vote blanc consiste à déposer dans l’urne une enveloppe vide ou contenant un bulletin dépourvu de tout nom de candidat (ou de toute indication dans le cas d’un référendum). Ce type de vote indique une volonté de se démarquer du choix proposé par l’élection.
Le vote nul correspond à des bulletins déchirés ou annotés qui ne sont pas pris en compte dans les résultats de l’élection. Il est parfois difficile d’interpréter le sens d’un vote nul. L’électeur n’a pas forcément souhaité que son vote soit nul (il a cru, par exemple, qu’une mention manuscrite ajoutée n’aurait aucune incidence). Mais il arrive également que l’électeur ait volontairement déposé un bulletin nul pour manifester son opposition aux différents candidats et programmes présentés.
Vers une reconnaissance du vote blanc ?
Depuis le 1er avril 2014, les bulletins blancs sont décomptés séparément des votes nuls et annexés en tant que tel au procès verbal dressé par les responsables du bureau de vote. Pour l’heure, ils ne sont toujours pas pris en compte dans le nombre des suffrages exprimés. Cette reconnaissance permettrait pourtant de valoriser l’électeur s’étant déplacé jusqu’à son bureau de vote - et qui exprime par conséquent une volonté de participer au scrutin - pour dire son refus de choisir entre les candidats qui lui sont proposés. Rappelons qu’au second tour des élections régionales, ils étaient 1,3 millions d’électeurs a avoir choisi le vote blanc.
Le vote blanc est donc une forme de vote contestataire qui permettrait à coup sûr de faire reculer l’abstention s’il était légitimé.