La fac est une formidable aventure : de l’administration aux amphis, des cours annulés aux partiels au petit bonheur la chance, Amandine vous guide dans son périple hilarant d’une année … pas comme les autres. Paris 3, province où ailleurs : même combat !
S’inscrire à la fac : première blague
Première étape essentielle à tout cursus universitaire, l’inscription. Comme chaque année, des milliers de lycéens passent par admission post-bac (APB pour les intimes) afin d’y entrer leurs vœux pour accéder aux études supérieures.
Mais cette année, il y a une nouveauté pour les étudiants souhaitant se réorienter, il faut également y passer ! (Évidemment, il a fallu que ce soit mon cas. Ils n’auraient pas pu attendre une année de plus ?) Tu as une violente impression de déjà-vu et là, tu sais que ça va être chiant parce que tu es déjà passé. Il faut retrouver touuuuuus les papiers et rentrer touuuuutes tes notes depuis la première ainsi que les appréciations.
En plus, t’es quasiment certain que personne ne les regarde vraiment. Et bien sûr, quand tu cherches dans tes papiers, il t’en manque un. Tu appelles ton lycée que tu ne pensais jamais revoir, ils te fournissent le précieux sésame à quelques heures de la clôture des inscriptions, parce qu’évidemment, en tant qu’étudiant, t’es toujours à la bourre (adepte de la procrastination confirmé) et qu’il n’y a personne derrière toi pour te bouger les fesses.
Une fois ce travail herculéen accompli, tu souffles et tu attends, tout en travaillant les cours de la fac parce que t’es boursier et que tu dois quand même passer tes examens (et être assidu), même si tu t’en fous parce que pour toi, dans ta tête, t’es déjà parti.
Ca fonctionne pour tout le monde. Sauf pour toi.
En juillet, t’es fixé. Joie ou déception, telle est la question. Fin des exams de l’université et réponse sur APB. Pour ma part, je passe de Médecine à Lettres Modernes. Radical comme changement, je le reconnais. Passer de la physiologie à la littérature française ou de l’anatomie à ta fameuse UE5 optionnelle, il faut le faire et ça tombe bien, parce que je le fais !
Une fois ton vœu accepté, tu continues l’inscription. Tu te dis « c’est comme l’an dernier pour les réinscriptions, tout se fait par web ! ». Grave erreur jeune padawan !
Comme c’est la première année qu’ils ont instauré ce système, ça fonctionne pour tout le monde SAUF pour les réorientations. Tu appelles la scolarité, on te répond que ça va fonctionner. Ça ne fonctionne toujours pas. Tu rappelles. On te dit d’appeler le service APB, qui te disent de rappeler la scolarité, qui te disent de rappeler à un autre numéro. Et enfin, tu tombes sur quelqu’un qui est renseigné et qui t’informe qu’il te faut une autorisation de la part de la scolarité. Tu rappelles, tu reprécises. Ça finit par fonctionner.
Nouvelle difficulté. Tu te retrouves confronté au dossier d’inscription. Personne t’informe de ce qu’il faut mettre. Avant, vu que tu étais mineur, c’était maman ou papa qui faisait ça. Maintenant, que tu as l’âge de remplir tes papiers, tu galères à trouver leur métier dans les catégories socio-professionnelles. Pour l’assurance, tu mets au pif. Manque de bol, t’apprends plus tard que vu que tu as 20 ans dans l’année et que tu es étudiant salarié ça complique encore le schmilblick ! Tu n’es couvert ni par tes parents, ni par la sécu étudiante. T’as plus qu’à recommencer et voir la CPAM. En plus de ça, tu ne peux pas finaliser ton inscription parce que ta carte de crédit ne passe pas sur internet. T’appelles ta mère pour qu’elle te dépanne et quand tu penses avoir fini, tu as encore des papiers à envoyer à la scolarité par courrier !
Et quand enfin t’es inscrit, (ça y est !) tu réalises le travail monstrueux qui t’attend. Tu as fait un bac S et tu te lances dans une voie littéraire. Les premiers doutes s’installent. Est-ce que tu auras assez de culture ? Ça fait plus de trois ans que tu n’as pas fait de Français, tu ne sais plus tes méthodes de commentaires composés, tu n’as jamais su faire une dissertation parce que tu étais en S et que tu n’étais au point que sur les maths, la SVT et la physique. La seule chose dont tu es sûr c’est que c’est bientôt la rentrée et que t’es un étudiant de L1 Lettres Modernes qui vient de se réorienter …
Amandine Dély