En attendant que la rentrée littéraire pointe le bout de son nez sur les étagères frémissantes des librairies, l’été, pas facile de trouver le bouquin idéal à se mettre sous la dent. Parce que non, on n’a pas envie de lire cet essai sur l’État Islamique, ni les 3 derniers prix Goncourt, ni ce pavé de 9000 pages. On a tous besoin d’un break et la littérature ne fait pas exception à la règle, alors voici 3 romans « feel good » à mettre dans votre valise ou à shopper à la librairie du camping pour glisser dans votre panier de plage. Lecture agréable garantie (satisfait ou remboursé).
#1 Les gentilles Filles vont au paradis, les autres là où elles veulent, Elie Grimes (Préludes)
• DE QUOI ÇA PARLE • Zoey est la sœur de Dalton et la meilleure amie d’Adrian, à qui sa tante Vic voudrait bien la voir mariée. À trente ans à peine, elle a monté sa propre entreprise de traiteur avec son assistante, devenue amie, Sally, qui aime bien Dalton.
Elle n’écoute jamais les conseils de Fran, sa mère, ou de Nana, sa grand-mère adorée, car elle préfère se confier le soir à son chat, Sushi. Sinon, la vie de Zoey n’est pas compliquée. Encore moins quand elle rencontre Matthew Ziegler, le critique gastronomique le plus influent de New York, un type parfaitement imbuvable qui semble bien décidé à mettre sa cuisine à l’épreuve, jusque dans les moindres détails…
Voici une comédie cent pour cent new-yorkaise, sexy et efficace ! Ce chassé-croisé amoureux contemporain porté par des dialogues vifs et percutants, rythmé par mille et un rebondissements, révèle une héroïne au caractère volcanique.
Un roman d’amitié, une histoire familiale, une passion torride : et si Elizabeth Bennet s’était réincarnée au XXIe siècle dans une jeune cuisinière américaine ?
• POURQUOI ON AIME • Parce que ça a tous les avantages de la « bit lit », cette littérature pour meufs qui est la version moderne de la bibliothèque rose. C’est drôle, c’est fun, c’est rempli de relations qui se (dé)nouent, c’est bien mieux écrit que la plupart des romans dans la même veine, et ça mêle des histoires de famille, d’amour et d’amitié.
• LE PETIT PLUS • Si l’auteur emprunte les codes de la bit lit, elle va plus loin, et surtout, le fait beaucoup mieux. Dans ce roman vous ne trouverez pas de clichés, vous ne saurez pas avec qui finit l’héroïne au bout de 25 pages (et, promis, dans les 10 dernières, vous vous poserez toujours la question !), rien n’est bâclé, rien n’est vu revu et rerevu, et tout est extrêmement bien ficelé. Elie Grimes dresse ici un roman cool et intelligent, qui interroge sur l’amitié, les responsabilités, la vie de famille - bref, sur la relation aux autres dans son ensemble. On aime, on adore, on relit encore et encore.
#2 Question de standing, Sophie de Villenoisy (Denoël)
• DE QUOI ÇA PARLE • À 43 ans, Caroline d’Adhémar de Gransac a tout ce dont une femme peut rêver : la beauté, l’argent, l’amour de ses enfants et l’admiration de ses amis.
Sa vie ressemble à une pub de magazine, elle est aussi réussie que son brushing. Marc, son ex-mari et avocat d’affaires, pourvoit à son standing. Jusqu’au couac, le congé parental de Marc, qu’elle n’a pas vu venir et qui la laisse du jour au lendemain sans revenus. Caroline, qui n’a jamais travaillé, va devoir mettre les mains dans le cambouis et sa manucure va prendre cher. Son ego aussi. Acculée, elle fait un choix terrible, que la morale et sa bonne éducation réprouvent. Ses proches pourront-ils lui pardonner ?
• POURQUOI ON AIME • Parce que c’est désopilant. C’est tout le talent de Sophie de Villenoisy : une succession de scénettes ultra scénarisées, des personnages extrêmement caractérisés, un style cinématographique qui laisse peu de place à l’imagination, mais qui dresse un tableau si explicite qu’on le voit comme si on y était. Impossible de ne pas se laisser embarquer avec son aristo qui sombre dans la misère, mais qui se décarcasse pour le faire avec panache. Porté par un personnage décapant, le style très rythmé et l’écart permanent entre le Ritz et Pôle Emploi façonnent un roman drôle, tantôt ridicule, tantôt empathique.
• LE PETIT PLUS • L’humour made in Sophie de Villenoisy. On avait pleuré de rire dans Joyeux suicide et bonne année ; on se bidonne tout autant dans Question de standing.
#3 Ma vie (pas si) parfaite, Sophia Kinsella (Belfond)
• DE QUOI ÇA PARLE • La vie à Londres. Du fond de son Somerset natal, Katie en a tellement rêvé, et aujourd’hui, ça y est ! À elle les soirées branchées, les restos fashion, le job de rêve dans une grande agence de pub…
Certes, elle vit en coloc à deux heures du centre. Certes, son budget est si serré qu’elle se nourrit essentiellement de nouilles instantanées. Certes, sa boss est un cauchemar. Mais plutôt mourir que de renoncer à cette vie géniale, surtout si elle peut instagramer son mokaccino hors de prix.
Mais ce que Katie ignorait, c’est qu’à la capitale, tout va plus vite. Y compris se faire virer. Retour à la case départ : la campagne.
Pas question de se laisser abattre. Londres ne veut pas d’elle ? Katie va faire de la ferme familiale l’endroit le plus hype de tout le Royaume-Uni. Tellement hype qu’il pourrait bien attirer les hipsters de la capitale et, avec eux, de vieilles connaissances…
• POURQUOI ON AIME • Parce que Sophia Kinsella a le chic pour écrire des situations rocambolesques, des personnages haut en couleur, avec un rythme vibrant et un style décomplexant. L’auteure de L’Accro du shopping nous avait habitué à ses romans feel good, mais son petit dernier remet à niveau les quelques derniers en peine.
• LE PETIT PLUS • L’identification facile. Sa Katie ressemble un peu à nous toutes : jeune, elle a quitté sa province natale pour décrocher un super job dans une super agence dans une super ville. Ça, c’est pour le décorum. En vérité, elle est harcelée au travail, ne gagne pas suffisamment de quoi vivre et s’est installée dans un studio miteux d’un quartier mal famé, à tel point qu’elle évite sans cesse le missile « papa-maman » quand il veut visiter son « nid douillet ». Une bonne dose de réalité saupoudrée d’une plume drôle et enlevée qui fait passer la pilule, et d’une bonne dose de péripéties qui nous gardent en haleine jusqu’à la dernière ligne.