En 1962, on voyait apparaître pour la première fois au cinéma le personnage de Ian Flemming James Bond, et avec lui le SPECTRE, une organisation criminelle très puissante. A l’époque le film s’appelait James Bond contre DR No. Dans Spectre, l’organisation que l’on avait plus vu depuis Les diamants sont éternels, revient sur le devant de la scène.
Première scène & générique : une tradition respectée
Dans James Bond il y a certaines choses qui sont immuables, en commençant par la scène d’introduction ou « gun barrel » en anglais précédent le fameux « theme song ». Première image : fond noir & une phrase sur l’écran « Les morts sont vivants ». Et prenez actes parce qu’on va en entendre parler des morts ! Après cet avertissement on arrive en pleine fête des morts (décidément) à Mexico. L’action est au rendez vous : James Bond est en mission pour tuer un homme. Il s’échappera de là dans une course poursuite en hélicoptère digne de la franchise.
Le tube d’Adèle Skyfall avait marqué de son empreinte le précédent opus, on retrouve cette fois au générique Sam Smith dans une interprétation assez sobre de The Writting’s on the wall. Beaucoup de critiques se sont abattues sur cette chanson qui respecte tout de même assez bien l’esprit du film. Il faut dire qu’il est toujours difficile de passer après des grands noms comme : Nancy Sinatra (On ne vit que deux fois), Paul McCartney (Vivre et laisser mourir), Tina Turner (Goldeneye) ou encore Madonna (Meurs un autre jour). La marque des morts est toujours présente car on voit apparaître dans le générique tous les fantômes du James Bond interprété par Craig.
La place de James Bond dans sa propre histoire
Avec Casino Royale, Daniel Craig arrivait dans une franchise qui souhaitait se renouveler. En effet, pour son premier rôle de James Bond on lui confiait les débuts du grand héros de Ian Flemming. Skyfall semblait vouloir tout en racontant le passé en faire table rase avec la destruction du manoir familial ainsi que la mort de M. Dans ce nouveau film on s’attendait donc à voir un James Bond 2.0 mais que nenni. Sam Mendes ne réussie pas le chef d’œuvre qu’il avait signé avec Skyfall et s’enferme dans des réminiscences surannées. La Madeleine de Proust comme tout aliment se mange avec modération pour éviter toute indigestion.
Bien que SPECTRE soit une organisation déjà franchisé James Bond ce n’est pas ça le plus dérangeant. On aurait juste aimé un méchant avec plus d’envergure, une vraie référence au passé ! Les spectateurs se sont habitués à des rôles de véritables vilains. Ici Christopher Waltz joue Franz Oberhauser qui pourrait être Ernst Stavro Blofeld le vrai patron du SPECTRE. Ce que l’on sait pour sûr c’est que le personnage est très mal exploité. Les connaisseurs pourront toutefois sourire à la vue de son chat blanc, un animal hautement symbolique pour le SPECTRE qu’on ne retrouve qu’à la toute fin de cet épisode. La pieuvre est devenu ici la marque de l’organisation… tient tient ça ne vous dit pas quelque chose ? Pieuvre en anglais se dit Octopussy, franchise de 1983 avec Roger Moore.
On se rappelle tous ou du moins pour les fans, du savoureux dialogue, dans le train menant au Casino Royale, entre Eva Green aka Vesper Lynd et Daniel Craig. Dans Spectre on assiste à un triste remake interrompu encore par une scène de bagarre. Celle-ci rappelant d’ailleurs celle de Bons Baisers de Russie. Après un petit combat rien de tel que du sexe doit se dire James, autre parallèle avec Casino Royale. Vous vous souvenez aussi de la scène d’ouverture du film ou James acquiert son statut de 007 ? Il était dans un bureau dans le noir et on le braquait sauf qu’il avait déjà déchargé le pistolet de son adversaire. Ici c’est M qui rejoue la scène ! Pour les experts vous verrez aussi : une scène dans le désert qui fait furieusement écho à Quantum of Solace, ou encore l’infiltration de James dans un meeting de Spectre que l’on a déjà vu dans Opération Tonnerre.
Spectre maintient la marque Bond avec les femmes, les bagarres, les courses poursuites et les effets spéciaux mais s’essouffle après un splendide Skyfall. Moralité : James Bond peut vivre dans le présent, mais il ne parviendra jamais à échapper à son passé et parfois on aimerait bien !
Les autres sorties de la semaine
Ange & Gabrielle d’Anne Giafferi avec Patrick Bruel, Isabelle Carré, Alice de Lencquesaing.
Les Anarchistes d’Elie Wajeman avec Tahar Rahim, Adèle Exarchopoulos, Swann Arlaud.
Au Royaume des Singes de Mark Linfield et Alastair Fothergill avec Claire Keim.