Si on sait tous que le Comité international olympique rendra sa décision à Lima en septembre, le CIO se réunira ce vendredi 9 juin pour recevoir les conclusions du groupe de travail chargé de réfléchir à cette attribution. Après Rio en 2016, qui de Paris ou Los Angeles accueillera les prochains Jeux ? L’occasion de faire le point sur les candidatures.

Paris ou Los Angeles ?

Paris et Los Angeles portent des projets aussi aboutis l’un que l’autre si bien que le CIO n’a pas réellement réussi à les départager lors de ses visites en mai dernier. Après avoir fait le tour des infrastructures et rencontré le Président de la République française, le président de la délégation olympique n’a pas chômé en terme d’éloge envers la capitale française. Elle bénéfice de nombreux atouts tant sur le plan financier qu’au niveau des installations ce qui lui vaut la note de 10/10 .

Le Stade de France, Roland Garros, le palais omnisports de Bercy, le Parc des Princes, l’Arena 92 du Racing Metro, la base nautique de Vaires-sur-Marne, sont autant d’infrastructures pouvant déjà accueillir des épreuves sportives. À la tête de l’une des premières villes touristiques dans le monde, Anne Hidalgo peut aussi s’appuyer sur un patrimoine culturel et une capacité hôtelière qui en feraient pâlir d’envie plus d’un. Des investissements sont toutefois encore nécessaires pour construire le village olympique, la piscine ou encore le bâtiment qui servira de QG à la presse. Malgré ce bémol, le prix du projet, estimé à 4,4 milliards d’euros, reste relativement raisonnable au regard des expériences passées - Sotchi avait organisé les JO d’Hiver en 2014 pour la « modique » somme de 37 milliards d’euros.

Los Angeles a également réussi avec brio la visite du Comité international olympique si bien que de nombreux organes de presse s’accordent pour lui attribuer un sans faute. Cela n’a rien de surprenant, car, grâce aux JO de 1984, la ville bénéficie d’une solide expérience et 90% des infrastructures sont, d’ores et déjà, prêtes à l’usage. Le Figaro relève deux failles qui n’en sont pas réellement. D’une part, l’élection de Donald Trump aurait pu être perçue comme une source d’instabilité si le président élu n’avait pas dernièrement réaffirmé son soutien au projet. D’autre part, la distance séparant le centre ville et le village olympique n’est plus un problème dans la mesure où le maire de LA a lancé la construction d’un métro qui dresse un pont entre les deux.

Vers une double désignation ?

Face à ce choix cornélien qui revient à choisir une candidature au détriment de l’autre, la double désignation pourrait bien s’avérer être une idée stratégique. Elle est, en tout cas, discuté depuis des mois. Les modalités de son application sont étudiées par un groupe d’experts qui rendra sa décision en juillet à Lausanne, en Suisse. En ce qui concerne les deux principales villes intéressées, Tony Estanguet, le co-président du comité de candidature parisienne, assure qu’il est « exclusivement tourné vers 2024 car c’est le seul mandat de notre équipe et notre projet est seulement possible pour 2024 ». De son côté, Casey Wasserman, le président de Los Angeles 2024 s’inscrit dans la même lignée. Cette position est compréhensible dans la mesure où l’organisation d’épreuves qui se dérouleront 4 ans plus tard nécessite de modifier tout le calendrier et les investissements.

Toutefois, les deux reconnaissent l’utilité d’une double désignation. Dans l’histoire, tout le monde pourrait être gagnant. Ni Paris, ni Los Angeles perdront. Et, le CIO qui peine à débaucher des candidats - les villes rechignant à investir - pourra assurer l’organisation de deux Jeux olympiques simultanément. De plus, sa mise en place parait relativement facile. Il faut simplement réviser la Charte Olympique qui prévoit la désignation de la ville hôte 7 ans avant l’ouverture des jeux. Cela n’inquiète pas outre mesure Thomas Bach, le président du CIO, car « avec une charte, il y a toujours la place pour l’interprétation et pour s’adapter aux changements ».

Dans l’hypothèse de ce double vote, reste à savoir qui organisera les premiers Jeux. La réponse sera sans doute déterminée au regard des constructions qui restent à faire pour finaliser chaque candidature. La seule question qui demeure alors actuellement est : qui de Los Angeles ou Paris est la plus prête ? Si les paris restent ouverts, il vaut mieux laisser les experts décider. Rdv donc en septembre à Lima !

Mathis Porchez

JO 2024 : Los Angeles ou Paris, réunion au sommet

par contributeurs Temps de lecture : 3 min
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