Le Festival artistique et culturel « Les Marmites artistiques » édition 2014 a eu lieu du 15 au 18 Avril sur le campus de Nanterre. « Métamorphose(s)» achevée(s) en milieu étudiant.

Le stress des partiels ? Envolé !

GROOVANOVA

GROOVANOVA - Les marmites artistiques

La marmite de l’association organisatrice Hypothémuse, riche d’une programmation de 4 jours a distillé un peu partout dans le campus ses meilleures pépites en danse, théâtre, art visuel et musique. Sous un soleil radieux, la pelouse centrale de Nanterre occupée en nombre par les étudiants donnait l’impression d’une grande sortie estivale sous le son de Métro Lutèce, l’intervention de Jam Ouest et la « soul experience » en Groove et funk de Groovanova. Roucoulant sur l’herbe, enivrés par la musique et la chaleur, les étudiants sont captivés par le match d’improvisation entre les Imp’Unis de Nanterre et les Rhinocéros de Sciences Po. Animé par un arbitre/présentateur au plus haut de sa forme, le public étudiant prend part au duel en prenant position sur l’espace de jeu et en proposant les thèmes des improvisations.Ludique, estivale et décontractée, nul doute que le festival « Les marmites artistiques » ont contribué à faire descendre le fort taux de stress enfermé entre les quatre murs austères -il faut bien le dire- de la fac de Nanterre pendant cette semaine de partiels.

« Euh, y’a des filles nues à la bibliothèque… »

Le campus de Nanterre, un « lieu et un non-lieu » pour les organisateurs des « Marmites Artistiques ». Un lieu prosaïque et un lieu à en devenir. Un lieu d’étude et un lieu de tous les possibles. C’est dans cette perspective que Les murmurants ont investi la bibliothèque universitaire avec leur projet « La Cie mécanique de l’oscillation ». L’idée : des corps nus aux galbes bleutés murmurent aux oreilles de ceux qui leur tendent leurs histoires d’âmes défuntes. Des âmes dénudées littéralement partant à la rencontre des étudiants, cela crée forcément des réactions. Et c’est là que cela devient intéressant. « Nous avions le trac avant de commencer la performance, mais c’était vraiment fascinant, confie une murmurante, les réactions ont été très positives. » Une expérience pour les étudiants mais aussi pour les performers : « Nous avons l’habitude de jouer cela dans une salle en intérieur avec une lumière spécifique et de la musique. Ce genre d’expérience en extérieur nous a nécessité un certain travail en groupe mais nous donne envie de recommencer avec de la musique en live. »

Un jour, mon Prince viendra

L’étonnement puis le ravissement dans le spectacle, c’est aussi ce qui a mû la performance d’Isabelle Bats avec « Rouge Baiser / Sleeping Beauty ». Cette femme qui cherche à « créer un élan de gentillesse » et à « travailler la chaleur humaine » s’est postée sur le campus dans l’attente de recevoir un baiser digne des contes de fée. Elle raconte : « Je suis habillée normalement, je suis mon personnage, dans cet espace public défini. Il y a du rouge à lèvres à disposition, les gens peuvent venir m’embrasser où ils veulent, quand ils veulent. Après un certain laps de temps, je me réveille et offre un slow avec la dernière pesrsonne qui m’a embrassée. » Elle souhaite raconte « l’attente amoureuse », celle qui attend tellement qu’elle n’attend plus. Et puis, il y a cette question du contact physique humain : « Les filles osent, les garçons non. Ils ont peur que cela aille trop loin, de l’inconnu, mais cela implique de commencer au moins quelque chose », explique Isabelle Bats.

Les marmites un jour, les marmites toujours

Casanovarts - Les marmites artistiques

Le projet « Yes, we camp » a aidé à affirmer un statut au vaste campus de Nanterre, indéfinissable, coincé entre la ville et l’autoroute en introduisant un peu de nature sauvage avec l’installation de campements devant le bâtiment D. Échanges et partages ont également ponctué le festival lors de ses soirées cinéma avec la rencontre d’un réalisateur Mickaël Terraz autour de son court métrage « L’héritage ». Casanovarts ou l’imaginaire des formes théâtrales et marionnettistes autour de l’histoire de Scapin, la fresque de selfies avec Alexandre Malheiro ou encore les graffs du collectif Graphic Insomnia ont participé un temps, par leur incursions artistiques en milieu étudiant, à transformer l’université de Nanterre en permettant à tous de considérer l’art dans un lieu inédit. Nanterre comme vous ne l’aurez jamais vu. Ou du moins jusqu’à l’année prochaine.

 

Laura Zhu