Pendant tout le mois de novembre, est organisée à Paris la 18ème édition du mois de la photographie par la Maison européenne de la photographie. L’événement réunit tous les deux ans d’importantes institutions culturelles et galeries parisiennes.
Chaque année paire depuis 1980, la photographie investit Paris pendant un mois, aussi bien dans des lieux très connus, comme la Fondation Henri Cartier-Bresson ou le Jeu de Paume que dans diverses galeries moins connues du grand public.
Cette année, trois thématiques ont été retenues pour tenter de répondre aux interrogations d’une société en perte de repères, à travers une centaine d’expositions et d’événements.

C’est d’abord « La photographie méditerranéenne » qui est mise à l’honneur. Par la multiplicité de ses facettes, de ses passagers, habitants, cultures et paysages, la Méditerranée est un lieu riche pour les photographes. Les expositions proposées reflètent la diversité des histoires construites autour de ce berceau de notre civilisation. Parmi les expositions proposées, « Escales au fil de la Méditerranée » de Richard Ballarian offre un voyage au cœur de l’histoire de la Méditerranée et de ses multiples cultures, de l’architecture mauresque en Espagne, aux églises baroques siciliennes, en passant par les pyramides égyptiennes. Quant à Philippe Guionie, il nous fait découvrir la Géorgie, la Roumanie ou la Turquie avec « Swimming in the Black Sea», qui s’inspire du roman de Jules Verne, Kéraban-le-Têtu. La diversité des galleries et des artistes qui participant à ce thème permet un vrai dialogue des cultures.

Le deuxième thème, « Anonymes et amateurs » donne à voir des moments de vie privés qui peuvent s’inscrire dans un contexte historique particulier. Avec ce thème, la MEP cherche à sortir de l’ombre des clichés d’anonymes qui en disent beaucoup sur l’Histoire : les premiers congés payés, la Grande Guerre, la Libération…
A la Maison de la Photographie Robert Doisneau, l’exposition « Photos trouvées » réunit des photos prises par des amateurs au 20ème siècle, glanées au marché aux puces. Elle vise à montrer ce qui peut toucher chacun d’entre nous et faire écho à nos vies dans des photos de parfaits inconnus.
A l’occasion de la célébration du centenaire de la Grande Guerre, « Baisers de guerre » réunit les cartes postales d’anonymes, envoyées entre les soldats et leurs familles.
La dernière thématique, « Au cœur de l’intime » (photo de une) dévoile les sentiments, les expressions, la personnalité de ses sujets. Non pas une intimité dévoilée par les réseaux sociaux ni une banalisation de l’image mais des photos comme des « remparts à la vulgarisation de soi ». L’exposition « L’intime comme illusion » à la galerie Catherine Houard met en scène l’intimité, grâce aux clichés de six photographes. A la galerie du 10, « Chambres de reportages » réunit les photographies de Marc Charuel, photographe de guerre, qu’ il a prises d’hommes, de femmes et d’enfants qu’il a rencontrés et qui ont pour beaucoup d’entre eux disparus.
Des événements en parallèle des expositions
Le mois de la photographie est aussi l’occasion de participer à des conférences, organisées en rapport avec les thèmes choisis. Le 25 novembre à l’Institut suédois, cinq artistes nordiques sélectionnés pour participer au thème « Au cœur de l’intime » reviendront avec le commissaire de l’exposition, Jean-Louis Pinte sur le choix du sujet, mais aussi sur la désacralisation de la notion d’intime dans nos sociétés contemporaines et les limites entre public et privé.
Du 14 au 16 novembre, à la Gaité Lyrique, trois jours de rencontres sont organisés, avec des débats, projections, lectures et ateliers. Des remises de prix, concerts et autres rendez-vous sont également planifiés.
Autant de rendez-vous pour discuter, échanger, partager sur l’art de la photographie.
Retrouvez les dates, lieux et heures de tous les évènements sur le site la MEP.
Crédits photo de une: “Au coeur de l’intime” CHANTAL STOMAN, DE LA SÉRIE L’IMAGE CULTE, ROME, 2013-2014