Après la COP21 du 30 novembre au 11 décembre, L’Etudiant Autonome vous présente cinq métiers pour sauver la planète. Au programme, des métiers auxquels vous n’auriez pas pensé tout de suite quand on pense à l’écologie !
1# Biologiste
Le métier de biologiste est assez peu connu. Si le biologiste s’intéresse au départ à tout être vivant, il peut néanmoins se spécialiser dans l’étude du corps humain, des microbes, ou encore dans celle des plantes. Son travail consiste à faire avancer la science par ses recherches et par leur publication.
Vous ne voyez pas le rapport avec l’écologie ? Les premières études sur l’action dépolluante des plantes remontent aux années 80. C’est un chercheur américain, Bill Wolverton, qui a mis en évidence ce phénomène étonnant, alors qu’il travaillait pour la NASA. Mais à ce moment-là, il ne s’intéressait qu’à l’action dépolluante des plantes dans l’eau.
Aujourd’hui, les chercheurs ont pris conscience de la pollution de l’air, en particulier dans les logements. De nombreuses études sur le processus de photosynthèse des plantes sont réalisées à travers le monde afin d’observer son impact sur les particules volatiles polluantes présentes dans l’air. Les résultats de ces études sont contrastés. Il en ressort néanmoins que certaines plantes ont véritablement une influence sur certains composés polluants. Cependant, leur efficacité n’est pas vérifiée dans un logement, notamment en raison de la concentration très importante de ces composés.
Le biologiste peut donc agir, par ses recherches, directement sur la planète. Si les études actuelles sur les plantes n’ont pas encore donné de résultats satisfaisants, des analyses complémentaires sont en cours.
2# Architecte
Être architecte et laisser sa trace dans une ville, ou bien imaginer les bâtiments de demain : autant d’idées qui font de ce métier l’un des plus enviés en France. Mais l’architecture, ce n’est pas uniquement créer des bâtiments aux courbes subtiles et envoûtantes, défiant les lois de la nature… Derrière, se trouve une véritable réflexion sur nos modes de vie. Des châteaux forts construits pour protéger les gens du royaume, aux « immeubles-villages » comme La Cité Radieuse de l’architecte français Le Corbusier, et même aux quartiers autosuffisants de l’architecte belge Vincent Callebaut, les constructions doivent répondre à des besoins sociaux. Et l’environnement est un problème majeur des années à venir.
Avec le réchauffement climatique, la montée du niveau de la mer est inéluctable. Or, en France comme à l’étranger, une grande partie des zones urbaines se trouvent en bord de mer et sont donc susceptibles de se retrouver immergées. Il est donc nécessaire de repenser leur aménagement sur les littoraux. Un défi qui semble plaire à de nombreux architectes qui proposent des projets où se mêlent futurisme et science-fiction.
Cependant, loin de se lancer dans des projets aussi ambitieux, de nombreux architectes réfléchissent à la gestion des énergies dans leurs projets et à l’impact environnemental des matériaux utilisés. C’est le cas par exemple du cabinet d’architectes Liard et Tanguy qui a travaillé sur le lycée maritime Florence Arthaud de Saint Malo. Le lycée, inauguré en septembre dernier en présence de la Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, Ségolène Royal, est « passif à énergie positive », c’est-à-dire qu’il produit plus d’énergie qu’il n’en consomme. Par ailleurs, les matériaux utilisés dans la construction dégagent moins de particules polluantes que ceux utilisés traditionnellement par le bâtiment. Le toit du lycée est recouvert de panneaux solaires et l’eau de pluie est récupérée par des containers enterrés… Un lycée innovant qui va même au delà des attentes de la région en matière d’écologie. Espérons que ce genre projet essaime un peu partout en France dans les années à venir…
L’architecture et l’écologie sont de plus en plus liées et malgré les initiatives qui se développent, il reste encore tant à imaginer dans ce domaine !
3# Conseiller éco-responsable
Quand on pense à l’environnement, le métier d’éco-conseiller est parmi ceux qui y sont les plus liés. Si cette profession existe en France par la reconnaissance d’un diplôme, c’est un métier qui reste peu connu du grand public et dont le succès est bien plus important en Belgique.
En quoi consiste-t-il ? L’éco-conseiller donne, comme son nom l’indique, des conseils à ses clients afin qu’ils agissent de manière plus respectueuse de l’environnement. Cependant, cela se traduit au quotidien de multiples manières : on peut travailler dans un bureau, à la rédaction de documents à destination du grand public afin de les sensibiliser à l’écologie, ou bien en entreprises afin d’en cibler précisément les besoins pour réduire leur impact environnemental, ou encore dans différentes missions avec les organismes qui en ont besoin. Et l’environnement devient une préoccupation de plus en plus importante pour tous les acteurs de la société. C’est pourquoi les éco-conseillers sont de plus en plus demandés… Même le cinéma se met au vert ! Ces dix dernières années, l’écologie prend de plus en plus de place. Outre les nombreux festivals à la gloire des films sur l’écologie et les documentaires sur les problèmes environnementaux, les producteurs français sont invités à veiller au respect de la planète lors de la production du film. Pluie artificielle, destruction de nombreux véhicules pour réaliser une seule scène, costumes coûteux et non réutilisables… Pour cela, on les invite à consulter des éco-conseillers. Il faut dire que les résultats obtenus par l’éco-conseillère Emellie O’Brien, sur le film The Amazing Spider Man 2 a fait économiser 400 000 $ à la production. De quoi inciter les Français à revoir leurs pratiques…
4# Enseignant
Les enseignants ont un rôle central dans l’éducation des enfants. Ils ne remplacent pas les parents, mais ils sensibilisent les générations futures aux enjeux de demain.
Dans les années 90, on peine à mettre en place le recyclage des ordures. A cette époque, le tri des déchets est une pratique émergente, et marginale. Cependant, dans le même temps, l’école met en place de nombreuses campagnes de sensibilisation au recyclage. Petit à petit, le tri des déchets devient une évidence pour les enfants qui incitent alors leur famille à l’effectuer. C’est ainsi que la collecte sélective est devenue un réflexe pour la majorité des familles françaises.
Mais les enseignants ont aussi un rôle de médiateur : ils exposent aux enfants les problématiques auxquelles nos sociétés sont confrontées. On évoque la gestion de l’eau, la question des énergies renouvelables et les menaces qui pèsent sur le climat. C’est aussi à l’école qu’on adopte les premiers réflexes : ne pas laisser couler l’eau, éteindre les lumières quand on n’est pas dans la pièce… A partir de 2008, l’éducation au développement durable est intégrée aux programmes scolaires, de l’école primaire au lycée. En classe de seconde, par exemple, le développement durable constitue le fil rouge du programme de géographie. Mais ce thème est également abordé en Sciences de la Vie et de la Terre. La classe est un lieu de sociabilisation et de sensibilisation. Les enseignants forment les citoyens de demain.
5# Politique
Faire de la politique, ce n’est pas à proprement parler un métier. Cependant, la majorité de ceux qui s’y lancent y font une longue carrière, soumise aux aléas des différents scrutins, et les plus impliqués d’entre eux sont contraints de renoncer à un autre emploi pour se consacrer entièrement à leur fonction. L’action d’un politique, c’est impulser une dynamique, prendre les décisions qu’il faut au moment où il le faut, et sentir les mouvements et les besoins de la société. C’est en 2002 que l’une des phrases les plus fortes a été prononcée par un politique. Il s’agissait du Président Jacques Chirac, au Sommet de la Terre à Johannesburg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Preuve que l’écologie est devenue une préoccupation majeure, le Président François Hollande avait conscience, dès le début de son quinquennat, que la COP 21 de la fin 2015 en serait un moment important. Mission accomplie, avec l’émotion de Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères et Président de la COP 21, retraçant en conclusion le long combat de ceux qui n’auront pas pu voir cet accord historique sur le climat. Tous les partis ont intégré l’écologie dans leurs programmes, même les communistes, plutôt défenseurs, historiquement, de l’industrie. Ce n’est donc plus antinomique.
A tout niveau, les politiques peuvent agir pour la planète : La Rochelle, pionnière pour la circulation à vélo grâce à son ancien Maire historique Michel Crépeau, les nombreuses villes qui se sont mises au tramway, d’Angers à Orléans (la mise en place réussie de celui de Bordeaux, dont le Maire est Alain Juppé, n’y est pas pour rien), ou encore les actions des départements, comme la Gironde, arrivé en première position au palmarès de l’écologie. La Gironde, qui est aussi le Département de Noël Mamère, Député-Maire de Bègles et grande figure de l’écologie politique. Des initiatives nouvelles ne cessent de naître, comme le premier E-marché de France à Tulle, dont le Maire est Bernard Combes, conseiller à l’Elysée, pour faciliter l’achat aux producteurs locaux. La conversion de Nicolas Sarkozy à l’écologie est plus récente. En 2010, il clamait : « L’écologie, ça va comme ça ! ».
Il reste des efforts à faire pour sauver la planète mais l’écologie a pris une part importante dans les préoccupations des Français. Espérons que l’accord conclu durant la COP21 portera ses fruits….