Le PSG a concédé un étrange match nul face à Manchester City (2-2), ce mercredi en quart de finale aller de Ligue des Champions. Dans son Parc des Princes, le club de la capitale a raté sa prestation et devra se surpasser au retour pour atteindre le dernier carré.
On s’était quitté en huitième de finale de Ligue des Champions avec cette question : Le PSG peut-il vraiment y croire sans Marco Verratti ? On se retrouve en quart de finale, et rien à changer. Pas de Verratti et de nombreux soucis pour un PSG fébrile au milieu de terrain.
Du rythme mais des buts gags et une faiblesse technique
L’entame de match parisienne est difficile. Après quinze secondes de jeu, Agüero part au but mais est accroché par David Luiz, averti dans la foulée. Ce sont les citizens qui impriment le tempo dans ce début de rencontre, sans réelles occasions, mais oppressants avec de nombreuses situations, ils se font pourtant surprendre en contre. Par Matuidi notamment. Bien lancé en profondeur, le Parisien se fait bousculer par Mangala à l’entrée de la surface de réparation (7è). L’arbitre ne siffle rien. Litigieux. Et quelques instants plus tard, le PSG obtient un pénalty généreux, en forme de compensation, provoqué par David Luiz (12è). Pénalty manqué par Ibra ou peut-être plutôt arrêté par Hart (14è). Le Suédois tentera de se reprendre par deux fois : sur une tête mal appuyée mais cadrée (15è) et surtout sur un duel en face à face avec le gardien, où il enverra sa frappe dans les nuages (24è). Et Manchester City va en profiter. Une perte de balle de Matuidi au milieu de terrain suffira à De Bruyne, excellent en première période et bien lancé par Fernandinho, pour tromper Trapp d’une frappe sèche (38è, 0-1). La réaction parisienne (si on peut vraiment parler de réaction) ne se fera pas attendre. Servi par Hart au 16m, Fernando tarde à relancer et voit sa passe axiale contrée par Ibrahimovic venir mourir directement dans le but d’un Joe Hart, n’ayant même pas eu le temps de se replacer (41è, 1-1). Une énorme erreur du milieu de terrain mancunien. Le PSG s’en sort bien (ou pas) au terme d’une première période ô combien surprenante. Etrange pour être tout à fait honnête. En tout point de vue.
Les Parisiens font une entrée en seconde mi-temps tonitruante à l’extrême inverse du premier acte. Survoltés, ils prendront l’avantage grâce à Rabiot, opportuniste suite à une jolie tête de Cavani repoussée par Hart (59è, 2-1). Ils vont insister. Sur un centre de Di Maria, Ibra tapera la barre de la tête (63è). Un gros quart d’heure de domination totale. Mais là où le Barca a été surpuissant hier, en acculant les Madrilènes devant leur but durant l’entièreté de la seconde période ; Paris, lui, retombe dans ses travers : la gestion. A force de ne plus faire l’effort d’apporter le danger devant le but adverse, le PSG se fait surprendre. Sur un but casquette en plus. Comme un symbole, sur une erreur défensive de Serge Aurier le revenant, Fernandinho d’une frappe contrée, poussera le ballon au fond des filets (72è, 2-2). Après cette égalisation le PSG n’a plus existé et ce sont même les citizens qui ont été les plus dangereux en fin de match.
Le PSG a-t-il sous-estimé City ?
A force de se persuader que le tirage était un des meilleurs et que la question principale qui occupait nos médias était : le PSG peut-il se qualifier dès le match aller ? Un peu d’humilité chers amis Français. Les Parisiens sont finalement tombés dans le piège Anglais. Seul Laurent Blanc s’agaçait lorsqu’on lui donnait le costume de favori. Et il avait raison. Mais relativisons, si Ibrahimovic avait réussi son pénalty ainsi que son duel face à Joe Hart, l’analyse ne serait peut-être pas la même. D’ailleurs, Manchester City était prenable. Cependant, la défaillance individuelle et collective du PSG est à mettre en avant. Encore une fois le milieu de terrain aura été laborieux. Entre un Motta fatigué et fatiguant, et un Matuidi décevant comme rarement ; c’est le jeune Rabiot qui s’en sera le mieux sorti avec un but à la clé. En défense seul Thiago Silva et Maxwell ont été à leur niveau. Et devant… Cavani, Ibra et Di Maria n’auront jamais été dans le même rythme. L’équipe aura fait preuve d’une faiblesse technique inhabituelle. Au retour il faudra de plus composer sans David Luiz et Blaise Matuidi suspendu. Pas une mince affaire pour le coach Laurent Blanc, qui devra trouver une meilleure solution que celle de titulariser Aurier, à court de rythme, sur le flanc droit de sa défense.
Entre un Paris ayant effectué le pire match de sa saison sur la scène européenne, et un City décidément à contre-courant en l’absence de Yaya Touré et Vincent Kompany, le niveau d’un quart de finale de Ligue des Champions était assez lointain. Ce ne sont que des chiffres, mais, statistiquement, le PSG aura 18 % de chance de se qualifier pour les demies. Il faudra certainement s’imposer à l’Etihad Stadium mardi prochain. Et attention ! Jusqu’à l’ultime minute, les Anglais ne sont jamais battus.
Marius Schneider