Dans l’imaginaire collectif, la vie estudiantine est souvent synonyme de sorties nocturnes quotidiennes et de beuveries intempestives. Mais voilà, pour ceux qui ont un job étudiant, la réalité est toute autre. L’Etudiant Autonome est parti à la rencontre de trois jeunes qui ont accepté de revenir sur leur expérience.
#1 « Il vaut mieux éviter d’être guide touristique sur le long-terme »
Quelle a été ton expérience en tant que guide touristique ?
► Marie Fabre : J’ai commencé aux Vedettes du Pont Neuf en septembre et octobre 2014 à temps plein. En vérité, je n’étais pas que guidetouristique. On travaille 5 jours consécutifs en alternant avec 5 jours de repos. Durant la période d’activité, on est en effet guide touristique sur un bateau pendant trois jours d’affilée. Au quotidien, on s’occupe de 7 ou 9 croisières. Notre rôle est d’expliquer aux voyageurs un texte type avec des détails historiques et des anecdotes. On peut se permettre de s’écarter de la version originale pour la rendre plus vivante et pimenter ainsi nos propos. « La Tour Eiffel aura 1789 marches » (ce qui est faux) est un exemple parmi d’autres.
En général, on fait la visite avec plusieurs types de personnes : des groupes scolaires ou touristiques, ou alors des individus. Cela dépend de la période de l’année ou des évènements qui peuvent amener plus de touristes que d’autres.
Les deux autres journées, nous ne travaillons pas sur le bateau. Dans ce cas, nous sommes assignés au bureau où on prend les appels en renseignant les clients pour répondre à leurs questions ou pour effectuer leurs réservations. On valide également les tickets internet.
Sinon, lorsque nous sommes à l’entrée du bateau, nous devons vérifier la validité des tickets (les classiques achetés sur place, les tickets internet ou les invitations).
Après ma période de temps plein, comme j’avais fait du bon travail, mais que je ne souhaitais pas exercer ce job étudiant en 35heures, le DRH m’a proposé de venir en extra. C’est-à-dire qu’à chaque fois qu’ils avaient besoin de quelqu’un, j’étais appelée en renfort. Dans cette situation, il faut éviter de refuser trop souvent les missions au risque de ne plus être contacté. Au cours de ces moments d’extra, je me rendais au Pont-Neuf entre 5 à 7 fois par mois.
Conseillerais-tu aux étudiants de faire guide touristique comme job étudianttudiant ?
► Marie : Pour gagner de l’argent assez rapidement, être guide touristique est un bon plan. Avec les pourboires, on peut arriver à doubler les gains d’une journée. Mais c’est métier très dur, et qui reste payé au smic. Les journées sont également assez intenses, puisqu’on travaille de 9h30 à 22h30 ou 23h00. Sur le long-terme, il vaut mieux éviter d’être guide touristique.
#2 « Etre distributeur de presse gratuite permet de gagner en ouverture d’esprit »
Comment en es-tu venu à faire distributeur de presse gratuite comme job étudiant ?
► Clément Donnet : Pour financer mes études à l’ESEC, j’ai voulu faire un job étudiant. L’un de mes amis travaillait à Globe Diffusion et m’a conseillé d’envoyer ma candidature. Trois semaines après avoir postulé, j’ai été contacté par l’entreprise. Cela m’a vraiment soulagé, car je ne pensais pas avoir ma chance. Mes impressions se sont avérées d’autant plus fausses quand j’ai appris qu’à Globe Diffusion, ils ne refusent presque personne.
En tant que distributeur de presse, ma mission était de me rendre tôt le matin à un point stratégique de Paris. Mes responsables me remettaient alors une pile de journaux, et je devais ensuite aller accoster les gens pour les convaincre de les prendre. Mais c’est à ce moment-là que les choses se compliquaient : les passants sont souvent peu réceptifs, et nous ignorent la plupart du temps. Et encore, ce genre de comportement n’est pas le pire. Par exemple, un jour, quelqu’un a accepté l’un de mes journaux et l’a piétiné sous mes yeux en m’injuriant. Sur l’instant, j’ai voulu m’emporter à mon tour, mais on doit garder notre sang froid en toutes circonstances. Fort heureusement, on parvient à ne plus prêter attention à ce genre d’attitude avec le temps. Etre distributeur de presse gratuite permet de gagner en ouverture d’esprit.
Grâce au job de distributeur de presse gratuite, on peut facilement aménager son travail selon ses horaires de cours. Par exemple, on peut travailler quelques heures pendant une matinée, puis se rendre ensuite à son établissement scolaire. Mais attention : il ne faut pas s’attendre à être très productif le reste de la journée.
Quelles qualités requiert le job de distributeur de presse ?
► Clément : La ponctualité est le plus important, car il nous est demandé de nous présenter sur place très tôt le matin. Je dirais que c’est le plus compliqué à gérer en dehors des réactions parfois désagréables des passants. Accepter de travailler dans des conditions climatiques difficiles fait aussi partie des contraintes. Je me souviens qu’un jour j’ai dû distribuer des journaux sous une pluie torrentielle, alors qu’on avait exigé de moi de rester dans mon périmètre d’activité.
Savoir être réactif est également important, puisqu’il est possible qu’on nous demande de distribuer 1000 journaux en l’espace de 2 heures. L’objectif ici est de ne pas perdre de temps. Pour veiller à ce que le travail soit fait, une personne est désignée comme responsable. Son rôle consiste à circuler en voiture parmi les distributeurs de presse. C’est également un job étudiant possible à condition d’avoir déjà fait ses preuves à Globe Diffusion.
#3 « Si on est baroudeur dans l’âme, être animateur en séjour linguistique est le job étudiant idéal »
Quel était ton rôle d’animatrice en séjour linguistique ?
► Noémie Condomines : Durant l’été 2014, j’ai été animatrice en voyage linguistique dans le cadre de trois déplacements qui on duré deux semaines : en Angleterre, à Malte et en Irlande.
Mon rôle consistait à accompagner des groupes d’enfants et d’adolescents durant ces voyages. Il faut déjà encadrer ces jeunes durant le transport de Paris à leur destination. Je devais ensuite les suivre durant leurs journées en vacances qui étaient établies par les organisateurs locaux. Mon travail s’en retrouve ainsi facilité : en tant qu’animatrice en voyage linguistique, je n’ai pas à me demander quel est leur programme quotidien. Par contre, je devais m’assurer que tout se passe bien entre les matinées de cours (souvent des enseignements d’Anglais), et le moment où nous devons les emmener en bus à leurs activités.
Ma fonction consistait également à intervenir auprès des jeunes quand il y avait un problème. Et il y en a de toutes sortes : une personne qui a perdu sa carte d’identité, une autre qui avait égaré son billet d’embarquement…D’autres types d’interventions sont parfois nécessaires, liées à la dynamique de groupe cette fois. Par exemple, il peut arriver que l’un des jeunes se sente isolé, ou qu’il ne soit pas accepté par les autres. Dans ce cas, je n’ai pas hésité à jouer mon rôlede grande sœur. En tant qu’animateur en voyage linguistique, on apprend que chaque groupe développe sa propre personnalité, et que nous devons nous y adapter selon les circonstances. Dans des cas extrêmes, on est obligé d’accompagner certains jeunes à l’aéroport pour les rapatrier en France.
Quelles sont les conditions nécessaires pour être animateur de séjour linguistique ?
► Noémie : Si on est baroudeur dans l’âme, être animateur en séjour linguistique est le job étudiant est l’idéal. En plus d’être payé pour voyager, on a la chance d’être logé dans des hôtels et de faire gratuitement toutes les activités des jeunes à encadrer : surf, équitation, visites guidées… Mais avant de se lancer dans l’aventure, il ne faut pas avoir peur des responsabilités. Posséder un sens de la débrouillardise et une certaine aisance en anglais est également nécessaire. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, il n’est pas obligatoire d’avoir le BAFA, même si c’est un sérieux atout. Pour maximiser ses chances d’être pris, il faut faire les démarches dès le mois de mars en postulant dans des agences telles que LEC et ATL.
Mehdi Farcy