Si les us et coutumes ne sont pas les mêmes d’un état à l’autre, il en va de même pour le mode de vie des étudiants. Youssef Dadi, un étudiant marocain en Master 1 à l’école de commerce ESGCI, s’est confié sur ses différentes escapades auprès de L’Etudiant Autonome. Tour du monde en sept étapes.
#1 Parmi les pays du monde que tu as visités figure le Canada. Pourquoi est-ce celui que tu as préféré ?
Youssef Dadi : C’est le meilleur pays selon moi parce que je n’ai pas trouvé ailleurs une telle ouverture d’esprit. Lorsque j’étais à Montréal, les gens étaient bien éduqués et accueillants, et cela faisait vraiment plaisir de parler avec eux.
Il y a aussi l’ambiance générale qui est agréable, puisque c’est un pays où il fait bon vivre. La propreté y est pour beaucoup, car on la retrouve en particulier dans les transports en commun. J’ai été saisi par les paysages également : je voyais des jardins partout à chaque fois que je sortais me promener.
#2 Qu’est-ce qui t’as tant marqué en Arabie Saoudite ?
Youssef : La chose la plus frappante en Arabie Saoudite, c’est la richesse. Par exemple, pour les taxis, on a affaire quasiment qu’à des 4X4. Bien que ce pays soit en voie de développement, on retrouve un niveau de vie très élevé.
J’ai aimé aussi le côté touristique de l’Arabie Saoudite, puisque c’est un territoire qui vit beaucoup de cette activité, d’où la présence de nombreux hôtels de luxe. Malgré tout, la grande majorité des touristes dans ce pays restent de culture musulmane.
#3 Tu gardes un souvenir très fort de tes voyages en Turquie …
Youssef : J’ai beaucoup aimé la Turquie, j’y suis même allé trois fois. Le côté touristique d’Istanbul est un facteur encourageant pour aller s’y aventurer. On peut par exemple passer une soirée dans un grand bateau pour un total qui oscillera ente 20 € et 30 €.
Il faut savoir que le coût de la vie est peu élevé en Turquie. On peut s’y rendre en avion aller-retour avec la réservation d’un hôtel pour 600-700 €. La nourriture est prise en compte dans ce budget.
J’ai beaucoup aimé les maisons qui sont en Turquie, notamment par leur grandeur. Les moyens de transport sont également faciles d’accès, et ils ont surtout l’avantage d’être très propres. Je pense que c’est grâce à leur récente implantation dans ce pays. L’autre avantage concerne les taxis : on peut en avoir à n’importe quelle heure, et à des prix très abordables.
#4 Malgré tout, tu ne gardes pas un souvenir si positif de Londres. Pourquoi ?
Youssef : Je pense que c’est plus d’un point de vue personnel, puisque Londres n’était pas trop mon style. J’ai trouvé l’ambiance un peu ennuyeuse, mais cela n’empêche pas de dire que c’est une belle agglomération. La chose qui m’a marqué là-bas, ce sont les longs boulevards sur lesquels on trouve des maisons qui ont la même façade. J’ai été impressionné par l’architecture des quartiers et des anciens hôtels.
Ce que j’ai trouvé appréciable à Londres, c’est la diversité culinaire qui existe. Même si les restaurants libanais sont fréquents, on retrouve de tout sur plan international.
#5 Parmi ces différents pays, il y a aussi la France. Quels sont tes ressentis ?
Youssef : La France est le pays que j’ai visité le plus de fois. J’ai commencé d’abord en tant que touriste avec mes parents, puis je m’y suis rendu comme étudiant. A mes yeux il y a une grande différence entre ces deux statuts. Je m’explique : en tant que touriste on reste en général 3-4 jours en résidant dans un hôtel, et on en profite pour faire du shopping et des visites. Vivre en tant qu’étudiant à Paris est loin d’être évident. Par exemple le mode de vie est trop stressant, les gens ne profitent pas assez de la vie.
#6 Et durant tes passages en province, tu as eu les mêmes impressions ?
Youssef : Ce n’était pas du tout la même chose. J’ai été à Cholet et Nantes, et j’ai eu l’impression de retourner au Canada grâce aux paysages et à la tranquillité. J’ai vraiment adoré ces deux petites villes. Le coût de la vie n’a rien avoir avec celui de Paris non plus : par exemple quand on prend un café, cela revient à 1 €, alors que dans la capitale on peut atteindre les 5€, et pour une qualité qui est bien moindre. Il en va de même pour la nourriture qui est bien meilleure qu’à Paris.
Je n’ai pas retrouvé le même train de vie également, car quand j’étais en province, ce n’était pas stressant. Et il en était de même pour les habitants de Cholet et Nantes. Je ne les voyais pas courir au quotidien pour prendre le métro, ni même manger précipitamment dans les transports en commun. Quant à la propreté de ces endroits, ce n’est même pas comparable : à Paris, 70% des métros sont sales, et connaissent trop de problèmes de circulation. C’est le seul endroit parmi mes différents voyages où j’ai rencontré autant lacunes sur ce point.
#7 Tu ne te vois donc pas rester continuellement à Paris ?
Youssef : Absolument pas. Je compte retourner au Maroc après la fin de mes études. Nous avons un cadre de vie bien meilleur qu’à Paris. Par exemple, à Oujda où je réside, nous n’avons pas de difficultés particulières pour trouver un logement. On peut obtenir un studio spacieux et bien placé dans le centre-ville pour 300 € par mois, alors qu’à Paris c’est inconcevable. Les prix pour la nourriture sont plus avantageux aussi, et je ne parle pas des taxis qui sont à tout petits prix comparés à ceux de la capitale française. Même si mon expérience en France a été positive, je ne me vois pas y rester sur le long-terme, et ce, aussi bien en tant qu’étudiant que travailleur.
Mehdi Farcy