La saison 1 de Westworld vient de se terminer la semaine dernière avec son épisode 10. La dernière série d’HBO a battu un record : celle de la saison 1 la plus regardée sur la chaine. La précédente détentrice de ce titre était Game of Throne. C’est significatif d’un intérêt monumental pour ce qui représente la fiction la plus ambitieuse de 2016.

Westworld HBO
Le labyrinthe est la clé de Westworld

Bienvenue à Westworld

L’univers de la série de HBO peut se comparer à « un jeu vidéo en réel ». C’est une énorme aire conçue pour que des visiteurs humains viennent vivre une expérience immersive dans un contexte de western. Ce qui servent de PNJ (personnage non joueur) pour interagir avec les visiteurs et clients sont des robots/cyborgs/androïdes crées spécialement pour Westworld et programmé pour se rapprocher le plus possible des réactions et interactions humaines. L’idée de la série vient d’un film, Mondwest (Westworld en VO) sorti en 1973, qui raconte a peu près la même trame que la saison 1 (je ne vais pas plus dans le détail pour ne pas spoiler, mais ce n’est pas ce qui est le plus important dans la série).

De l’importance du système

L’intérêt de Westworld, c’est de suivre les aventures de différents personnages au sein d’un même univers, où on connaît pour chacun son rôle, sa fonction et surtout son but recherché. Toute l’intention de la série, c’est de pousser ces personnages à vouloir dépasser son cadre contraignant, à sortir de son rôle sociologique au sein de Westworld : le client du parc qui veut rester éternellement dans cet univers fantasmé où il est plus libre que jamais, le robot programmé pour revivre constamment les même événements qui veut sortir de cette boucle infernale, le concepteur du parc qui veut garder le contrôle jusqu’au bout, etc… Tout ceci permet la peinture d’un système, avec ses hiérarchies et son fonctionnement, dans quel but et pourquoi il fonctionne. La série met en action le concept de lutte des classes, avec des robots prisonniers de leur cadre contraignant, étant forcés d’agir au bon vouloir du gérant. A partir de ça, vous pouvez voir la série et y découvrir un tout autre niveau de lecture.

Profusion de réflexion, divertissement maximum

Westworld est le summum de ce qui peut être considéré comme la série moderne des années 2010 : un show épique, avec un budget conséquent mais qui ne néglige absolument pas son fond, son message derrière le visuel. On vibre pendant les 10 épisodes à la lutte de chacun des protagonistes pour sa liberté (d’action, de mouvement, de penser, de vivre, etc…), on suit avec attention les tensions naissantes entre les hiérarchies au sein du parc, on devient fou avec des plot-twists amenés avec minutie, distillés au sein des épisodes. Pour qu’au bout, tout ceci explose dans l’épisode final d’1h30, qui conclue avec brio la saison 1 et qui permet une ouverture étroite mais viable à une saison 2. Oui, la saison 1 de Westworld se suffit à elle même, tout ajout suite à ce récit ne sera que bonus magnifique, cerise sur le gâteau, supplément fromage dans le sandwich déjà bien garni. Vous avez deviné, Westworld est pour moi de loin LA série de 2016.

Westworld ou la mise à nu du contrôle

par Christophe Lalevee Temps de lecture : 2 min
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