Polar psychologique à la Gone Girl, Dis-moi que tu mens part du roman sociologique, file sur le terrain du page-turner et se dénoue dans un plot twist magistral. Ce qui avait commencé comme un roman acide tourne au thriller noir.
Dis-moi que tu mens, Sabine Durrant (Préludes)
Tout commence par un mensonge. De ceux qu’on fait tous pour impressionner une vieille connaissance. L’histoire de votre vie, légèrement embellie, face à cet avocat brillant, époux et père comblé, que vous avez croisé par hasard.
Puis, sans savoir comment, vous vous retrouvez à dîner chez lui, à accepter une invitation en vacances, propulsé dans une vie de rêves – celle à laquelle vous avez toujours aspiré. Jusqu’à ce que cette vie ne semble plus si idyllique…
Mais vous êtes déjà pris au piège, transpirant sous l’impitoyable soleil de Grèce, brûlant d’échapper à la tension ambiante. Alors vous comprenez que, si douloureuse la vérité soit-elle, ce sont vos mensonges qui ont causé le plus de tort… Et, à ce moment-là, il est déjà trop tard.
Du roman sociologique au polar frissonnant
Ça part d’un mensonge innocent - de ceux que l’on fait tous, un tout petit mensonge que le narrateur lance inopinément, presque par accident face à un ancien camarade de classe. Moi ? Évidemment que je mène la belle vie. Je suis en train d’écrire mon second roman, j’ai déjà eu une avance gargantuesque. En bref, le jeu du « ma vie est meilleure que la tienne » est très vite lancé dans ce roman qui s’aventure sur les terres de la sociologie.
Sabine Durrant installe ici un parterre de personnages simples au premier abord - une allégorie de ce roman instable. Ici, la première image est systématique sans relief. Dans une narration calme, une longue tension grimpe peu à peu et frelate la surface lisse des personnages, des mensonges, des relations. Tout se floue avec une minutie chronométrée, jusqu’au coup de maître final, absolument majestueux. Très vite, Dis-moi que tu mens s’avère être l’un de ses romans impossible à refermer avant d’être arrivé à la fin.
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