Au lendemain des résultats du premier tour de l’élection présidentielle, la France a la gueule de bois. Certains ont longuement fêté ces résultats. D’autres sont plus graves, plus silencieux et plus inquiets de ce qui est à venir…
Matin brun* pour la France
Ce matin, beaucoup de médias mettent en avant la réussite d’Emmanuel Macron aujourd’hui. En un an seulement, le candidat aura réussi à créer son propre mouvement et à remporter le premier tour de l’élection présidentielle. La présence de Marine Le Pen à ses côtés semble inévitable, sans conséquence et banale. Comment a-t-on pu à ce point s’habituer au Front National et à ses idées nationalistes ? Si les sondages nous avaient « bien prévenus », qui n’avait pas rêvé d’une autre affiche pour ce second tour ?
*Note à mes lecteurs qui ne comprendraient pas la référence à Matin brun : je vous conseille vivement cette nouvelle de Franck Pavloff qui avait déjà connu un grand succès en 2002…
Les enseignements de ce premier tour
Parti Socialiste, Les Républicains : Des partis à reconstruire
Si nous sommes parfois consternés par ces résultats, nul ne doute que les partis dits traditionnels vont avoir beaucoup de travail au lendemain de cette élection. Benoît Hamon n’aura pas connu le succès escompté après les nombreuses défections des ténors du PS, François Fillon et ses affaires auront décidément paralysé tout débat pendant cette campagne. Le Parti Socialiste et Les Républicains ne peuvent plus continuer en ce sens, les visions de leurs partisans respectifs ont beaucoup trop évolué pour pouvoir encore espérer parler d’une seule et même voix.
#SansMoiLe7Mai : Le refus de choisir entre « la peste et le choléra »
L’issue de cette élection pourrait paraître plutôt simple : les Français opèrent à un Front Républicain, élisent Emmanuel Macron et repartent pour cinq ans. Seulement voilà, cette utopie électorale ne semble plus duper les électeurs. C’est ainsi qu’est né le hashtag #SansMoiLe7Mai. Si en 2002 il était plutôt marginal de scander « Chirac, Le Pen, dans le même panier, nous n’attendons rien de vous », aujourd’hui les choses ont changé. Les gens ne souhaitent plus voter pour « faire barrage à » mais « en faveur de ». Or, le choix qui s’offre à nous ne permet pas à certains électeurs de s’y retrouver. Quelles seront les conséquences de cette prise de position ? Nous le saurons bien assez vite…