Depuis le 11 février, s’est installée au Centre Pompidou Metz « Sublime, les tremblements du monde », une exposition retraçant le rapport des artistes aux évènements naturels et géologiques de la Terre, du XVIIIème siècle à notre ère.

Saverio Della Gatta, Eruption du Veuve, 1794 , gouache sur papier collé sur carton, 76×84 cm, Museum d’histoire naturelle, Paris, (MNHN Paris)

Sublime à Pompidou Metz

« Sublime », tel est le nom qui définit cette sensation d’attraction mêlée à de la peur, éprouvée face aux déchaînements des évènements naturels.

Cette notion voit le jour au XVIIIème siècle, au siècle des Lumières durant lequel les Philosophes s’attachent à expliquer scientifiquement les éléments, et ne plus avoir recours à la théologie et aux forces spirituelles. Effrayée, la société réalise que nous sommes vulnérables et que rien ne dépend du bon vouloir de Dieu : nous entrons dans une nouvelle ère de la peinture et de la littérature romantiques décrivant cette « délicieuse horreur ».

Avec près de 300 œuvres, l’exposition orchestrée par Hélène Guenin, responsable du pôle programmation du Centre Pompidou Metz, interroge à nouveau cette notion de sublime dans un contexte contemporain tout en jouant avec ses filiations du XVIIIème siècle.

Pierre-Jacques Volaire, Eruption du Vésuve, 1767. Huile sur bois, 39×25. Paris, Museum national d’histoire naturel, Paris

L’exposition se décline en cinq parties tout au long de ses dix-neuf salles :

  1. LA NATURE TROP LOIN : Les explications scientifiques font leur apparition au XVIIIème siècle et laissent place à une nature non plus divine mais géologique. L’homme a conscience de sa vulnérabilité.
  2. IMAGINAIRES DE LA CATASTROPHE : La menace des éléments devient un sujet fantasmatique. On pense, invente, et ré-invente les débuts et fins du monde. Cette prédiction à esthétiser l’horreur est appelée « délicieuse horreur » par Edmund Burk et Emmanuel Kant.Lars Von Tier, Melancholia , Les films du losange
  3. LA TRAGÉDIE DU PAYSAGE : « Les êtres humains ont aujourd’hui plus d’impact sur le paysage que sur la pluie » The Altered Landscape: Photographs of a Changing Environment, catalogue d’exposition, 2011. Dès les années 60-70, les hommes mesurent l’impact de l’activité industrielle sur le paysage. Exploitation, déforestation, industrialisation, transports, tous ces maux (et non pas mots !) ont un impact considérable sur notre atmosphère, notre biosphère. L’homme réalise qu’il est la source des malheurs écologiques.

  4. ALTERNATIVES : À tout problème, une solution. Les réserves de notre planète Terre sont comptées, et il faut arriver à restaurer, conserver le patrimoine restant tout en stoppant les nouvelles dégradations. Apparaît alors le terme de « Sustainability », concept écologique qui prévoit des modèles de développement durable.

  5. RÉ-ENCHANTEMENT : Notre corps fait partie du monde. Mieux, il en est un membre à la fois autonome et analogue à l’univers. Novalis. Retour à une idée de communion, d’osmose avec la nature. L’homme fait partie intégrante de l’environnement, et contemple ce paysage grandiose. On assiste dans les années 70 à la naissance du Land Art.

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« Sublime, les tremblements du monde« , du 11 février au 5 septembre.

Centre Pompidou-Metz, 1 parvis des Droits de l’Homme, Metz (57).

Du mercredi au lundi, de 10h à 18h (ouverture étendue jusqu’à 19h du vendredi au dimanche à partir du 1er avril). Fermé le mardi.

Tarifs : 7 à 12 euros.

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