Olivier Bourdeaut était un auteur français encore méconnu du grand public jusqu’à ce qu’il publie son premier roman “En attendant Bojangles”. Un roman grave et joyeux qui a déjà obtenu pas moins de trois prix littéraire dont le prix du Roman des Etudiants. Portrait.

En attendant Bojangles

Renée, Louise, Liberty … Georges n’appelle jamais sa femme de la même façon deux jours consécutifs. Ils forment un couple fantasque qui passe son temps à danser sur le même air de Nina Simone et font la fête quotidiennement sous les yeux amusés de leur fils. Cette famille complètement « cinglée » lutte ardemment contre l’ennui et la banalité du quotidien. Ils ont décidé d’être libres et, pour eux, la vraie liberté résidait dans la faculté de ne pas se préoccuper de toutes les contraintes de la vie.

La mère, excentrique, emmène sa famille dans son monde parallèle qu’est la folie. C’était avec joie qu’ils se laissaient entraîner dans un tourbillon de chimères. Mais la réalité finit par les rattraper et le rideau tombe sur cette famille qui se rit de toutes les conventions.

Oliver Bourdeaut nous transporte dans un monde merveilleux mais, au fil des pages, on découvre un texte plus profond qu’il n’y paraît. En effet, au-delà de son aspect fantaisiste, il amorce la question du mensonge et de la force de l’amour.

« Ceci est une histoire vraie, avec des mensonges à l’endroit, à l’envers, parce que la vie, c’est souvent comme ça. » (Bourdeaut)

Lorsque le fils prend la parole, c’est sur un ton enfantin qu’il conte l’histoire de ses parents. La naïveté et l’admiration qu’il a pour sa mère voilent la vérité. L’avantage de l’innocence, c’est qu’elle permet aux autres de commettre des erreurs sans faire souffrir. En parallèle, Bourdeaut nous livre la version du père qui narre sa vie sur un ton bien plus inquiétant. Il s’alarme de voir peu à peu sa femme sombrer dans la démence, mais il se prête au jeu par amour pour sa famille. Ainsi nous avons un doux mélange de réflexions adulte / enfant sans que celles-ci ne soient développées.

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Nous sommes simplement déçus de terminer cette aventure si promptement tant on aurait aimé partager encore les péripéties de cette famille décalée mais touchante. Ce premier roman, nous plaît et nous touche par son charme désuet et ses résonances aux œuvres vianesques. Toutefois, sa ressemblance avec « L’Ecume des jours » de Boris Vian est parfois gênante tant il y a de similitudes. Mais il faut reconnaître que la plume de Bourdeaut est singulière et qu’on n’en ressort pas indemne. Et ça, c’est sans doute le plus beau compliment qu’on eut faire à un roman.

En attendant Bojangles - Olivier Bourdeaut

Editions Finitude - 160 pages, 15,50 €

Découvrez les premières pages d’ En attendant Bojangles !

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