Pour la quatrième édition de La Palme des Talents étudiants, la voix de David Lantin, producteur et présentateur sur M6 et W9, a de nouveau résonné dans le Palais des Glaces, lundi 7 mars. Cette année encore le concours cherche son étoile montante, autour du thème du « secret », épaulé par Léa Stretz et Margaux Bervas, étudiantes à la Paris School of Business (PBS), l’école partenaire. Et le show a tenu ses promesses.
Créé par Fabien Bompart, ancien élève de PBS, le concours est à la recherche du successeur de Lockman, jeune danseur talentueux, vainqueur du titre 2015. Et c’est tout naturellement par lui que la soirée commence. Accompagné des danseurs de l’école Diamond School de Cannes, le jeune homme nous entraîne dans son univers, fort d’émotions et de sentiments.
Mais pour juger ces talents et choisir le gagnant, Armand Dehry, directeur de PBS, n’est pas seul. Il est accompagné de neuf autres personnalités de théâtre, comédie, danse et chant.
La palme de la Palme des talents
Nous voilà enfoncés dans nos fauteuils molletonnés et le show démarre sur les chapeaux de roue avec la première candidate. Pour elle, c’est une première sur une scène comme celle du Palais des Glace. Avec le trac mais jamais sans sa guitare, Blanche apparaît tout sourire sur la scène, encouragée par un David Lantin bienveillant. Repérée sur sa chaîne Youtube, elle commence sa prestation par une histoire, qu’on ne saurait taxer de naïve tant la brunette est touchante face à son micro. Les trois chansons, dont “Que veille ton cœur”, l’une de ses compositions, sont accompagnées d’un petit discours, évoquant de manière poétique une amie toujours rivée sur son téléphone. La prestation, hésitante à certains moments ne manque pas de charisme et surtout de justesse, dans la voix comme dans les émotions. L’accueil des juges est, lui, plutôt mitigé, à l’image d’un Bruno Berberes, qui commence son évaluation par demander qui a interprété une chanson entendue précédemment. Blanche, elle, attend bien sagement avec un David Lantin un peu gêné. C’est finalement Tal et Amandine Bourgeois qui émettent la critique la plus constructive. La voix est douce, de « dentelle », mais la jeune fille doit encore travailler sa présence sur scène.
Pour Marion, alias BDJ, lorsque la danse envahit son corps, son art est une manière de vivre, qu’elle cultive depuis son enfance. À travers sa danse, mélange de classique et de contemporain, la jeune femme nous entraîne dans son univers, où le secret est un danger. Pour elle, il faut le laisser s’exprimer, comme elle-même s’exprime sur scène. Son bonheur de retrouver les planches après plusieurs mois d’interruption se lit sur son visage lorsqu’elle esquisse un premier pas avant d’enchaîner 10 minutes de grâce. Au fil de ses trois prestations, Marion déroule son nos yeux son potentiel artistique. Pour les juges cette année, la danseuse a un véritable potentiel et une vraie maîtrise technique. Mais comme l’a souligné Alexandra Lemoine, c’est dans l’épuré et le mime de sa première partie que Marion transmet le mieux ses émotions.
Hasnaoui Filali, alias Filock, est un jeune danseur au style plutôt original. S’il en revendique plusieurs, ce qu’il préfère c’est « tout ce qui est robot », qu’il interprète de façon impressionnante sur les planches lors de la première partie de sa prestation. S’en suit d’autres genres de danse où l’on voit bien que l’artiste, déguisé en clown blanc tout vêtu de rouge, se « libère ». Mais son dada, il nous le livre dans la dernière partie avec une chorégraphie inspirée de Michael Jackson. Cette passion, il est tombé dedans il y a 7 ans et depuis, il suit en tournée un sosie officiel du défunt danseur. Une fois sa prestation terminée, en sueur, il attend l’avis du jury. L’acteur, Jean-Baptiste Shelmerdine critique : « On l’a vu 1000 fois M. Jackson » alors que David Lantin vient de préciser que les projets du jeune danseur tournent principalement autour de la star. Le clown blanc s’en retourne dégoulinant et désappointé face aux remarques d’un Jean-Baptiste qui peine à se sortir du bourbier dans lequel il s’est enlisé.
Puis, en quatrième position, débarquent sur la scène une brune, Clara et une blonde, Jeanne. Les CJ’s entrent en scène. Les deux jeunes femmes se connaissent depuis la seconde, où elles ont eu l’une pour l’autre un « coup de foudre musical et amical ». Parolières et mélodistes, elles ont déjà une bonne expérience de scène et de studio derrière elles puisque ces pro-am ont déjà sorti leur premier EP grâce à MyMajorCompany en 2014. Sur scène, deux micros, une guitare et des maracas les accompagnent. Leurs voix envahissent le Palais des Glaces, elles qui en rêvaient, et c’est pour La Palme qu’elles ont composé le titre “Toi, mon secret”. À la fin de leur prestation, David Lantin les rejoint sur scène pour le débrief jury. C’est indéniable. Tal, Amandine, Hakim, tous sont conquis par le timbre de voix doux et agréable des deux jeunes filles. Seule remarque à retenir, elles doivent faire partager au reste de la salle leur complicité qui crève la scène, pour encore plus d’émotions.
Et enfin, The Scandi, la vraie révélation de la soirée. Même si la prestation commence par un léger problème technique, le show est à la hauteur voire bien meilleur que nos attentes pour un groupe de rock amateur. Composé de Théo, Martin, Pierre et Corentin, la petite bande est obligée de faire coïncider musique et études, mais on peut dire qu’ils s’en sortent plutôt bien. Tout est là, la justesse du chanteur, le charisme du bassiste, l’énergie du batteur et surtout le jeté de mèche du guitariste, qui a brillé également dans un solo digne de grands guitaristes. Le jury est unanime, tant et si bien qu’il apparaît déjà évident que la palme va revenir au jeune groupe de rock.
Pour laisser le temps de la délibération, Lockman reprend place sur la scène et nous ramène dans son univers. Puis c’est au tour d’Elise Vinot. On ne sait pas vraiment d’où elle vient, si ce n’est qu’elle est en 2ème année, mais son interprétation d’Adèle est à couper le souffle. Puis, les élèves de PBS montent sur scène. À travers un sketch sur le jeu « Qui est-ce ? », ponctué de plusieurs chansons, ils veulent nous faire découvrir le thème de La Palme des Talents étudiants 2017. Révélation faîte, les prochains candidats devront préparer leur prestation future autour de « la liberté ».
Et le gagnant est…
Le coup de cœur chant du jury est attribué à Blanche, tandis que le coup de cœur danse revient à Marion, alias BDJ. Côté comédie et théâtre cette année, aucun talent ne représentait la catégorie, ce qui n’a pas empêché le jury de sacrer The Scandi, coup de cœur théâtre. Un peu, voire très surpris, le groupe est récompensé pour sa prestation scénique. Du guitariste au bassiste, en passant par le chanteur, tous incarnent un personnage, que l’on retrouve en sortie de scène. Mais Le prix, La Palme des talents étudiants revient cette année à… The Scandi ! Nous, comme le jury, avons été séduits par leur énergie et leur univers.
Nul doute que le quatuor endiablé méritent largement La Palme.
Coline Vazquez & Justine Benoit