Avec la sortie de Lost River, les compositeurs de musiques de films sont mis sous le feu des projecteurs. Créateurs d’atmosphère, de rythme et d’ambiance, ces virtuoses de la mélodie savent mieux que quiconque comment sublimer une production cinématographique. Focus sur une sélection de films où la bande originale vient embellir l’aspect visuel.
Pulp Fiction (de Quentin Tarantino)
Deuxième Tarantino du nom et l’un des plus réussi musicalement parlant. Directement plongé dans le bain avec le désormais cultissime « Misirlou » de Dick Dale, Pulp Fiction donne envie d’enflammer le dancefloor. Mythique également, le « You Never Can Tell » de Chuck Berry, lors de la fameuse scène de danse entre Uma Thurman et John Travolta. Axé rock’n’roll, pop et soul, la bande originale de Pulp Fiction relève d’une dynamique percutante et envoûtante.
Inception (de Christopher Nolan)
Inception, ce film qui aura donné des migraines à plus d’un, tient du succès de sa réalisation, mais pas seulement. Porté musicalement par le génie Hans Zimmer, la bande originale est efficace et nous transporte dans ce monde parallèle mis en place pour le maestro Nolan. « Time » se révèle être la musique phare du film. Ce savoureux mélange de douceur et de nostalgie colle parfaitement à la fin du film de Christopher Nolan et fusionne, avec beaucoup de tact et de délicatesse, avec la fameuse scène finale de la toupie.
Lost River (de Ryan Gosling)
Première réalisation de Mr Gosling, Lost River devrait être classé dans le genre de ces films difficiles d’accès. Et pourtant, tout se joue en off. Doué d’une influence des films dans lesquels il a joué (Drive, Only God Forgives), Gosling a fait appel à Johnny Jewel, compositeur de talent et membre du groupe Chromatics. L’excellente « Yes », chef d’oeuvre de la bande originale, fait son apparition à deux reprises dans le film et apporte une brillante ambiance dark. Mention spéciale pour la très mélodieuse « Tell Me », chantée (dans le film) par Saoirse Ronan.
The Dark Knight (de Christopher Nolan)
Intégralement composée par Hans Zimmer (encore lui) et James Newton Howard, la bande originale du deuxième opus de la trilogie Batman apporte du punch et de la vivacité au film de Nolan. Porté par un « main theme » d’une efficacité difficilement égalable, les deux compositeurs offrent une BO collant parfaitement à l’ambiance et à l’univers du film. Le résultat fonctionne et apporte mélancolie et puissance à la superproduction américaine.
Les Gardiens de la Galaxie (de James Gunn)
Sûrement l’une des bandes originales les plus folles et hétéroclites. David Bowie, les Jackson 5, Redbone et Marvin Gaye pour ne citer qu’eux, ce sont les années 70 et 80 qui sont mises à l’honneur dans cette BO des plus énergisantes. Pour preuve, le « Hooked On A Feeling » de Blue Swede qui démontre à lui seul l’univers musical et un peu décalé du Marvel, réalisé par l’américain James Gunn.
Django Unchained (de Quentin Tarantino)
Tarantino et son génie pour lier visuel et acoustique. Django Unchained, western spaghetti intemporel traverse les univers musicaux en nous donnant une sacrée claque. Ennio Morricone, Luis Bacalov, Brother Dege et plus surprenant, Rick Ross ainsi que le duo James Brown/2 Pac viennent rythmer la folie du réalisateur américain. La mayonnaise prend et le voyage auprès de Jamie Foxx et Christoph Waltz en est que sublimé. Pas étonnant de la part de Tarantino, qui prête une attention particulière au choix de la bande originale dans ses films.
Drive (de Nicolas Winding Refn)
L’excellent Drive, est réussi de par sa bande originale qui restera pour longtemps, parmi l’une des plus marquantes du 21ème siècle. Mélangez la musique électronique de Kavinsky, The Chromatics et College, la synthpop de Desire et les qualités de compositeurs de Riz Ortolani et Jeff Martinez, vous obtiendrez une bande originale prenante et électrisante. Rajoutez à cela des scènes en parfaite harmonie avec le rythme musical et le tour est joué. Drive est un véritable raz-de-marée orgasmique pour les yeux mais surtout, pour les oreilles.
Mommy (de Xavier Dolan)
Dolan et ses influences de jeunesse. Âgé de 26 ans, le canadien puise ses inspirations musicales à travers les époques et le résultat est incroyable. De Céline Dion à Eiffel 65, en passant par la talentueuse Dido et le virtuose Ludovico Einaudi, Dolan signe une bande originale qui nous procure une pléthore d’émois. Doux mélange de musique classique, pop et techno, il nous marque tant par la qualité de sa réalisation que par ses choix musicaux. Mommy se situe dans la continuité des films de Dolan, où beauté visuelle et sonore font excellent ménage.
La Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet)
Unique film français de la sélection, la comédie romantique de Jean-Pierre Jeunet est une belle réussite, tant sur le plan du scénario que sur le plan musical. Légèreté et délicatesse viennent nous effleurer les oreilles à l’écoute de la bande originale. Yann Tiersen, auteur-compositeur français nous invite à un fabuleux voyage avec Audrey Tautou, au cœur de Montmartre, à la découverte de la joie et de la décadence des rues parisiennes.
Gatsby Le Magnifique (de Baz Luhrmann)
The Great Gatsby est une véritable prouesse en terme d’interprétation musicale. On ne s’ennuie pas une seule seconde et la bande originale y est pour beaucoup. Réussissant à rassembler sur la même BO des artistes venant d’horizons totalement différents, le résultat est à la hauteur. Avec Jay-Z, Florence and the Machine, Will.i.am, Sia, Nero, Gotye et Lana Del Rey, c’est une composition très éclectique mais diaboliquement efficace qui rythme la belle aventure de Jay Gatsby.
Le cinéma est un art visuel et auditif et le choix de la bande originale demeure crucial. Cette sélection est bien entendu, subjective et pourrait être agrémentée de bien d’autres films mais il fallait faire un choix, aussi diversifié soit-il. Laissez-vous donc aller à la (re)découverte de ces chef-d’œuvres sonores qui sauront, nul en doute, vous provoquer moult émotions.
Sinon, les sorties de la semaine :
Avengers : L’ère de l’Ultron, Joss Whedon
Entre amis, Olivier Baroux
Caprice, Emmanuel Mouret
Good Kill, Andrew Niccol
Broadway Therapy, Peter Bogdanovich
Every Thing Will Be Fine, Wim Wenders
Jauja, Lisandro Alonso
Le Dos Rouge, Antoine Barraud
@Seb_astiano