Installation de bâtiments modulaires, aménagements du site Censier… Découvrez tout ce qui entourera les étudiants de la Sorbonne nouvelle – Paris 3 dès la rentrée 2012.

 Jeudi 19 janvier 2012, Pierre André Vaquin et Carle Bonafous-Murat me reçoivent en Sorbonne. Si cette rencontre n’a pas lieu sur le site Censier, « c’est pour une raison logistique ». D’ailleurs, le bureau de Monsieur Bonafous-Murat est dans les locaux de la rue Santeuil.

   

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Pierre André Vaquin est le Directeur de Cabinet de la Présidente de la Sorbonne nouvelle – Paris 3, Marie-Christine Lemardeley. Carle Bonafous-Murat est le Vice-président du conseil d’administration et le Président de la commission des locaux.

Au début du mois de janvier, les étudiants de la Sorbonne nouvelle ont pu voir des affichages annonçant la construction de bâtiments sur le site Censier. Pour en savoir plus, je suis allé interroger ces deux hommes, qui connaissent parfaitement le dossier et m’ont répondu sans langue de bois, même sur les sujets délicats.

Hubert Camus (L’Étudiant autonome) – Pouvez-vous nous présenter le nouveau projet de travaux sur le site Censier de l’Université de la Sorbonne nouvelle – Paris 3 ?

Carle Bonafous-Murat – C’est un projet d’installation de bâtiments modulaires, avec deux bâtiments : un premier sur l’esplanade, qui sera un immeuble « R+3 », c’est-à-dire rez-de-chaussée plus trois étages, qui sera essentiellement fait de salles de cours. Il y en aura vingt-sept, plus des salles gradinées de 120 places.

Sur l’arrière de Censier nous construirons un bâtiment de type « R+2 », essentiellement de bureaux. Il sera utilisé pour les réceptions d’étudiants par les professeurs et comme espace de stockage documentaire.

 

HC – Des travaux et aménagements ont été réalisés récemment, par exemple en février 2011 ou à Noël dernier, pouvez-vous revenir sur ce qui a été fait alors ?

Carle Bonafous-Murat – Il s’agissait d’une réorganisation dans le cadre du réaménagement de nos composantes. Autrefois à Paris 3, on avait quatorze UFR, un département et deux institut ou école. On avait dix-sept composantes. On a souhaité réorganiser les quinze UFR et départements en 3 UFR : langues, littératures, cultures et sociétés étrangères ; littérature, linguistique didactique ; et arts et media. Le but est de permettre aux étudiants de mieux se repérer dans l’espace de Censier. C’est pour ça que maintenant tous les UFR sont chacune sur un seul étage, avec le fait que les locaux des administratifs des UFR et départements sont dans une même partie du bâtiment. Cela permet aux étudiants de mieux se repérer, avec des espaces de cours dédiés le long des couloirs. Nous avons aussi concentré les services de proximité aux étudiants au rez-de-chaussée. Évidemment ça demande à être affiné, mais c’est désormais plus facilement identifiable pour les étudiants.

Cette réorganisation a donc nécessité de légers réaménagements. Nous avons un espace contraint, il est impossible de faire des travaux d’importance : nous avons installé des prises électriques, changé des cloisons où c’était possible… Nous voulions aboutir à un soutien logistique aussi cohérent que possible.

 

HC – Pour en revenir aux travaux futurs, pourquoi avoir lancé ce projet de construction ?

Carle Bonafous-Murat – Il faut connaître deux chiffres importants : nous sommes une des universités les plus mal loties en termes d’espace. Nous offrons 1,52m² par étudiant sur Censier, alors que la norme est de 5m² et certaines universités, même sur Paris, ont beaucoup plus. Nous sommes donc en état de surpopulation. On fait ce qu’on peut pour offrir des salles confortables aux étudiants, d’où les bâtiments modulaires qui apporteront plus de liberté. Cela nous permettra aussi de diminuer la taille des groupes en Licence.

Comme vous le savez, la Sorbonne nouvelle se partage sur treize implantations dont certaines sont excentrées, notamment à Asnières (centre d’études germaniques). Les bâtiments modulaires nous permettront de faire revenir ces étudiants et les professeurs sur le site Censier. Les jeunes qui sont en études germaniques, parcours communication, par exemple, n’auront plus besoin d’aller d’un site à l’autre. Tout sera concentré.

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Ça fait longtemps que nous souhaitons améliorer notre espace pour les étudiants. Nous pourrons développer la vie culturelle et associative : avec la réorganisation et l’installation des modulaires, nous aurons enfin un local associatif qui sera mis à la disposition de ceux qui en ont besoin. C’était un projet depuis deux ou trois ans.

Pierre André Vaquin – Il ne faut pas oublier que ce bâtiment a été construit en 1964, pour 7.000 étudiants. Aujourd’hui vous êtes 18.000, répartis sur tous les sites. L’objectif est de regrouper ces derniers. L’accès des étudiants aux surfaces pédagogiques se fera d’une meilleure manière. Il faut réussir à utiliser l’espace dans les conditions les plus pertinentes.

 

 

HC – Suite à ces travaux, des changements seront donc faits dans les murs actuels ?

Carle Bonafous-Murat – Non. Pas de changements. Sur le site arrière, il y aura une création de bureaux de réception pour les étudiants. Ce n’est que du plus. Maintenant notre schéma est clair, les étudiants et personnels administratifs s’y retrouvent mieux et sont mieux rassemblés. On ne veut pas déplacer à nouveau les gens, mais recevoir les étudiants dans des conditions plus satisfaisantes.

Pierre André Vaquin – Aujourd’hui, il ya un vrai manque de place pour les enseignants-chercheurs en matière de réception des étudiants et de recherche. Des bureaux individuels seront ainsi mis à la disposition des enseignants.

 

 

HC – D’après les affiches qu’ils ont vu, certains étudiants s’étonnent déjà des couleurs prévues pour le modulaire, qui tranchent avec la sobriété du bâtiment actuel.

Carle Bonafous-Murat – C’est un choix lié à notre charte graphique, instaurée depuis deux ans. Nous avons demandé à l’entreprise chargée de la construction de trouver des couleurs qui en soient proches, et d’en faire des bâtiments agréables à l’œil. Ce seront des espaces fonctionnels, étonnamment lumineux pour des bâtiments modulaires et esthétiquement satisfaisants. Je comprends l’inquiétude des étudiants : qui dit bâtiment modulaire dit baraquement, mais ce n’est pas du tout cela : ce seront des espaces confortables pour les étudiants. Ça, je suis prêt à le parier.

Pierre André Vaquin – De plus, on a introduit une contrainte écologique. Ce seront des bâtiments peu consommateurs en énergie avec une toiture végétalisée. Nous avons également travaillé avec la Mairie de Paris pour avoir en face des surfaces végétales.

 

 

HC – Combien de temps dureront les travaux ?

Carle Bonafous-Murat : Les travaux commenceront début février, voire fin janvier. L’objectif est bien sûr d’avoir des bâtiments prêts pour accueillir les étudiants pour la rentrée 2012. Ne resteront à faire que les finitions intérieures.

Pierre André Vaquin – En plus de la contrainte écologique que nous nous sommes imposés, il y a celle du bruit. L’installation des bâtiments modulaires se fera de nuit et comme ils sont fabriqués en usine, la construction ne sera pas bruyante. Seule la préparation du sol le sera.

 

 

HC – Quel sera le coût de cette installation ?

Carle Bonafous-Murat – Comme annoncé au Conseil d’administration du 16 décembre 2011 dans le cadre de la présentation de notre stratégie immobilière, l’estimation est de 6,3 millions d’euro. Nous avons choisi d’acquérir ces bâtiments modulaires et de ne pas les louer.

Pierre André Vaquin – Ça peut paraître beaucoup, mais ce chiffre doit être comparé aux autres projets de la sorte et à l’envergure de ce qui sera fait. D’autre part, ce coût sera amorti sur la durée à hauteur d’environ un million et demi d’euro par an. Il s’agit d’un vrai choix de l’Université d’investir dans son parc immobilier.

Carle Bonafous-Murat – C’est une politique volontariste : on veut que notre situation immobilière s’améliore. C’est une étape importante et qui a fait l’objet de beaucoup de discussions. C’est une décision mûrement réfléchie, puisque c’est un choix important pour les étudiants.

J’appréhende de poser ma question suivante, un peu polémique. J’annonce la couleur et me lance.

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HC – Le mandat de Présidente de Marie-Christine Lemardeley prend fin en avril 2012. Cette construction n’est-elle pas pour elle une manière de « laisser son empreinte » ?

Carle Bonafous-Murat – Notre Présidente se bat pour l’immobilier de l’Université. Elle a pris ce sujet à bras le corps dès le jour de son élection. Elle considère que construire des modulaires, améliorer les espaces pour les étudiants et développer la vie universitaire est une priorité absolue. Ce n’est pas un affichage politique mais une volonté d’investir dans l’immobilier de l’université. Les années à venir pourront être plus sereines.

Pierre André Vaquin – C’est le fruit d’années d’investissement de la Présidente. Le fait que cela tombe à la fin de son mandat est un hasard du calendrier immobilier. Vous n’êtes pas sans savoir que ce genre de projets est très lourd, complexe et nécessite des études. C’est la première étape d’un plan de rénovation plus large.

Une question non préparée me vient à l’esprit, plus polémique encore. Face à la bonne foi dont me semblent témoigner Carle Bonafous-Murat et Pierre André Vaquin, je me lance à demi-mots.

 

 

HC – Vous parlez d’un projet de rénovation plus large, et je ne peux m’empêcher de penser au problème de l’amiante. Depuis plusieurs années, l’amiante à Paris 3 fait débat et est portée devant les tribunaux. Presque tous les étudiants s’interrogent sur la présence ou non d’amiante et sa gestion : on lit sur Internet qu’il y en aurait partout, et vous annoncez qu’il n’y en a pas. Bref, le traitement de l’amiante fait-il partie de ce vaste projet de rénovation à venir ?

Carle Bonafous-Murat – Oui, nous devons régler ce problème.

Pierre André Vaquin – On n’a jamais dit qu’il n’y avait pas d’amiante. Aujourd’hui elle est encoffrée, cachée par des panneaux qui font qu’il n’y a pas de risque immédiat. Nous faisons des mesures d’empoussièrement de l’air très régulières pour savoir si des poussières ont transpercé cet encoffrage.

Carle Bonafous-Murat – Et le résultat est sans appel : chiffre zéro.

Pierre André Vaquin – Il n’y a pas une poussière d’amiante dans l’air.

Carle Bonafous-Murat – La Sorbonne nouvelle est une des premières Universités à avoir pris des mesures, à la fin des années 1980. Un ingénieur hygiène et sécurité et un comité pilotage amiante suivent ça. Tout est surveillé attentivement. On souhaite que notre université se rénove pour faire disparaitre complètement ce problème. Nous voulons offrir des conditions encore plus satisfaisantes à nos étudiants. Il n’y a aucun danger dans l’immédiat, je l’affirme solennellement.

Pierre André Vaquin – Pour finir, je tiens à dire qu’il n’y a de notre côté aucune volonté de cacher la question. 

HC – Voulez-vous ajouter quelque chose, préciser un point sur lequel je ne vous aurais pas interrogé ?

Pierre André Vaquin – Pour rester sur la même problématique, on a lancé en parallèle d’autres chantiers immobiliers, sur notre maison de la recherche. Au 4 rue des irlandais, nous allons augmenter les espaces dédiés à la recherche.

Carle Bonafous-Murat – Précisément, nous allons les augmenter à 1400m² en surface utile. Ce ne sera pas suffisant, mais cela devrait aboutir à la rentrée 2014, entre septembre et décembre. Les doctorants et

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étudiants qui travaillent dans la recherche en profiteront, de même que nos collègues.

 

En conclusion, Carle Bonafous-Murat, Vice-président du Conseil d’Administration, insiste : au bureau 313 du site Censier, il se tient à la disposition des étudiants de la Sorbonne nouvelle.

Hubert Camus 

 

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