Organisée chaque année depuis 4 ans à Épinal, la convention Senyu se forge de plus en plus une réputation d’événement à ne pas louper dans la région Lorraine. L’Étudiant Autonome s’est donc rendu là-bas, pour vous raconter l’expérience à vivre et l’envers du décor.
La convention Senyu, un événement à taille humaine
Il y avait du monde au matin du 6 mars 2016 pour entrer dans le centre des congrès d’Épinal. Bravant le froid et la petite neige tombante, plus d’une centaine de personnes bouillonnaient d’impatience de rentrer à l’intérieur. Une armada de bénévoles étaient présents pour assurer l’entrée, mais également la sécurité et le bon déroulement des animations composant la convention. « Je suis très fier de mon staff, ils ont accomplis un travail de dingue » nous a dit le président de Senyu Antoine Thomassin, « Senyu est né de la volonté de 5 anciens d’Anim’Est de créer une convention à taille humaine, où règne la cohésion d’équipe et une ambiance chaleureuse, ultra conviviale. On veut que le visiteur ressorte du centre des congrès avec un sourire, qu’il soit content ».
Un des invités de cette édition qui a eu le plus de succès, c’est LinksTheSun, star d’internet avec ses émissions Point Culture et Non mais t’as vu ce que t’écoutes. Lui aussi a une préférence pour les petites conventions, qui lui permettent de prendre plus de temps avec son public, qui vient le voir pour des petites entrevues, des photos et des dédicaces. « On sent qu’il y a une ambiance plus sereine, ça reste très professionnel au niveau de l’organisation mais la taille de l’événement fait qu’on ne se sent pas oppressé. C’est un choix que j’ai fait, ne plus me rendre dans des grosses conventions pour privilégier celles de taille plus réduite. Je m’y sens mieux ». Les conventions de ce genre servent en effet à des stars de Youtube pour venir rencontrer leur public. Et le public est au rendez-vous et en ressort satisfait pour cette année.
Car ça n’a pas toujours été le cas de l’aveu même d’Antoine Thomassin : « Nous sommes dans une année de transition, l’édition de 2015 a eu des soucis d’organisation, nous avions trop de monde (comprendre invités et exposants) à gérer ». Version confirmée par Vled Tapas, vidéaste invité à Senyu, un habitué qui en est à sa 3ème édition : « L’organisation s’améliore nettement, j’ai eu un très mauvais souvenir de l’édition précédente. Mais cette année, tout est au top, la convention se passe parfaitement ». Le président de Senyu explique qu’ils ont volontairement restreint la programmation cette année pour repartir sur de meilleures bases. Un pari réussi à ses yeux au moment de conclure les deux jours de programmation. « Nous avons une progression continue, de 8000 visiteurs l’année dernière, nous estimons à 10/12000 le nombre pour cette année. Nous évaluons le potentiel maximum d’entrées sur cette convention, à terme, à 50 000. C’est notre objectif qu’on se fixe au fil des années ».
Une programmation diverse et ouverte
La programmation de la convention ne se contente pas de toucher uniquement au Japon. Celui-ci reste quand même le sujet principal, mais on y trouve de tout, pour tout les goûts. Et c’est ce qui plaît à Meeea et Ginger Force, tout deux vidéastes internet invité par l’organisation. Meeea : « Je préfère venir à ce genre de convention, qui mélange les genres, qui nous permet de croiser, en plus de nos spectateurs et fans, d’autres vidéastes, des exposants, des illustrateurs. C’est très exaltant, on ne reste pas centré sur un domaine ». Et il a raison, on passe très vite d’une zone jeu vidéo où se battent en duel des personnes de tout âge sur Street Fighter V, Super Smash Bros ou Mario Kart par exemple, à une multitude de stands regroupant créateurs et exposants, dans un foisonnement de visuels et de couleurs. Ginger Force : « C’est une ambiance à la cool, il n’y a pas d’espace clos, c’est ouvert, ça donne envie d’aller voir et rencontrer des gens ». Et comme elle le dit, on se prend au jeu d’aller de box en box pour voir ce que nous réserve les différents intervenants et invités. On en arrive à craquer, à acheter des babioles et à discuter longuement avec certains exposants.
A Senyu, on croise aussi beaucoup de visiteurs déguisés. Ce sont des cosplayers, des personnes qui se déguisent et prennent l’attitude de personnages de fictions. Pratique courante au Japon qui s’importe de plus en plus en Europe et donc en France, ce hobby est élevé par certains au rang d’art quand on voit la qualité et la minutie des costumes proposés. Un concours était même organisé à Senyu, où on a pu assister à deux heures de spectacle rondement mené et présenté par le très populaire vice-président de Senyu, Nicolas Stephanov. Pour certains, la préparation d’un costume est un travail de longue haleine : « Il m’a fallu 6 mois pour confectionner mon cosplay » nous explique le coup de cœur du public, Nightmare Illusion. La confection de son armure (en mousse) est inspirée du jeu vidéo « The Elder Scrolls V : Skyrim », et comme vous pouvez le constater en photo, le rendu visuel est très réussi et bluffant.
Mais la nouveauté de cette année, c’est l’espace +18 qui a été mis en place pour exposer, à l’abri du regard des jeunes enfants, jeu vidéos, figurines et illustrations typiques d’un courant du manga : le hentai. Dérivé pornographique de la bande dessinée traditionnelle japonnais, cet espace était animé pendant une grande partie du week-end par Céline Tran, anciennement connue sous le pseudonyme de Katsuni, qui s’est depuis reconvertie en tant qu’actrice (on peut la voir dans la saison 4 du Visiteur du Futur) et scénariste de bande dessinée. La zone +18, malgré son intitulé qui laisse présager quelque chose de sulfureux, est au final assez sage. Il reste à la convention de développer cet espace pour les éditions à venir.
Christophe Lalevée