L’antigym est une méthode de bien-être originale, mise au point au début des années 70 par la kinésithérapeute française Thérèse Bertherat, qui permet à chacun de mieux connaitre, s’approprier et habiter son corps.
J’ai entendu parler de l’antigym pour la première fois en septembre dernier, à l’occasion de la semaine, qui visait à faire découvrir au public cette pratique. Curieuse, j’ai voulu savoir ce qu’il se cachait derrière ce nom. J’ai alors assisté à une séance, avec Dominique Martinie, professeur d’antigym depuis deux ans, à Versailles. Il faut savoir que l’antigym se pratique sur le long terme, afin de pouvoir réellement en ressentir tous les effets. Avec une seule séance d’une heure et demie, je n’ai pu que m’initier à cette pratique.
Prendre conscience de son corps
L’antigym a pour but une observation de soi, une façon de mieux connaitre son corps. « Avec l’antigym, on essaye de prendre conscience de son corps, en comprenant par exemple qu’on peut se déplacer ou se tenir autrement », explique Dominique. L’antigym tient compte des émotions, pensées et affects. La méthode s’adresse à l’être tout entier, corps et esprit intimement liés.
À chaque séance, on s’occupe de l’ensemble du corps mais on se concentre plus particulièrement sur une partie. Lors de la séance à laquelle j’ai assisté, nous avons travaillé le devant du corps dans ses liens avec l’arrière. Parmi les exercices de la séance, nous avons mis une balle sous notre tête. Le but était d’appuyer sur la balle et de se rendre compte que d’autres endroits du corps travaillent comme le bas du dos, en dessous du coxis. Nous avons aussi mis la balle à cet endroit-là et monté les jambes parallèles en l’air en tournant nos pieds à l’intérieur et à l’extérieur. Une manière de se rendre compte, entre autres, une fois la balle enlevée, qu’on est plus solide sur ses appuis.
Cette séance était plus physique que celles habituelles « Nous faisons surtout des petits mouvements, avec les orteils, la tête ou les yeux par exemple », précise Dominique. Nous avons par exemple allongé notre langue pour qu’elle prenne plus de place dans notre bouche, puis essayé de la bouger alors qu’elle était prisonnière entre nos dents serrées. Ce que j’ai apprécié dans cette pratique est la concentration et l’écoute de notre corps. Cependant, chacun vit les séances d’antigym à sa manière. Chaque expérience est différente d’une personne à une autre et il n’est pas facile de décrire cette pratique. Je ne sais pas si je serai intéressée par suivre d’autres séances, en revanche, je trouve cela captivant de s’initier et voir si l’antigym nous correspond.
Les bienfaits de l’antigym
Contrairement à la gymnastique classique où la performance prime, ici, on essaye surtout de comprendre les mécanismes du corps, savoir où on a mal, pourquoi, prendre conscience des bonnes ou mauvaises positions qu’on a prises. La praticienne est là pour nous guider et nous aider à explorer notre corps mais chacun est ensuite autonome dans ses constats. « Les effets sont là lorsque la personnes est prête au changement. Avec l’antigym, on montre que c’est possible de changer ses habitudes, mais c’est à la personne seule de faire son propre chemin », conclut Dominique. Au fur et à mesure des séances, les changements deviennent de plus en plus subtiles. On peut par exemple se rendre compte qu’on entend mieux, que notre hanche se débloque, que notre visage se détend, que notre bouche est moins crispée. On remarque une amélioration du tonus musculaire et de la mobilité, une diminution du stress et des tensions musculaires, un développement de la motricité et de la coordination, etc. Une cure de jeunesse ?